Un calculateur du risque cardiovasculaire qui fait référence aux Etats-Unis surestime largement la probabilité d’avoir un infarctus ou un accident vasculaire cérébral dans les cinq ans, conduisant les médecins à sur-prescrire des médicaments comme les anti-cholestérol, selon une étude publiée lundi.

« La surestimation du risque est environ cinq à six fois » supérieure à ce qu’elle devrait être, a déterminé le Dr Alan Go, chef du service de recherche cardiovasculaire dans le groupe Kaiser Permanente en Californie, principal auteur de ces travaux parus dans la revue de l’American College of Cardiology.

« Cela signifie qu’un grand nombre de personnes pourraient être sur-traitées sur la base de ce calculateur de risque » erroné, ajoute-t-il.

« Notre étude montre clairement la nécessité de recalibrer l’équation établissant le risque de maladie cardiovasculaire dans le monde réel, car les implications en matière de santé publique sont importantes », souligne le Dr Go.

La fréquence réelle d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (AVC) résultant d’athérosclérose sur cinq ans est nettement plus faible que ce qui est prédit par ce calculateur de risque, et ce dans toutes les catégories, indique l’étude.

Ainsi, pour des groupes dont le risque d’accidents cardiovasculaires prédit par le calculateur était inférieur à 2,5% sur les cinq ans, l’incidence n’a été que de 0,2% sur cette période.

Pour les personnes dont le risque était entre 2,5 et 3,74%, le taux d’infarctus et d’AVC a été de 0,65%.

Pour le groupe avec un risque prédit de 3,75 à 4,99%, le taux réel d’accident cardiovasculaire a été de 0,9%.

Enfin, au-delà d’un risque de 5%, le taux réel n’a été que de 1,85%.

L’équation sur laquelle s’appuie ce calculateur a été élaborée à partir de groupes de volontaires recrutés dans les années 1990 avec une diversité ethnique et des tranches d’âge limitées qui ne reflètent pas les différents groupes de populations.

Cette dernière étude a suivi une population étendue et multiethnique de 307.591 hommes et femmes âgés de 40 à 75 ans entre 2008 et 2013 qui avaient achevé la période de suivi de cinq ans.

Ces travaux n’ont pas inclus les diabétiques ou ceux souffrant déjà d’athérosclérose ou qui étaient traités avec des anti-cholestérol comme des statines.

« Notre étude pointe l’importance des recherches en cours et de la discussion dans ce domaine pour produire des données plus rigoureuses afin de mieux déterminer le traitement qui bénéficiera le plus à chaque patient », relève le Dr Jamal Rana, un cardiologue de Kaiser Permanente, principal co-auteur de l’étude.

 

AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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