Des chercheurs du National Institute of Allergy and Infectious Diseases(Institut national des allergies et des maladies infectieuses, NIAID) aux Etats-Unis ont indiqué le 31 mars 2016 qu’ils étaient parvenus à déterminer la structure du virus Zika.
D’après le communiqué de presse publié par le NIAID, « la carte quasi-atomique du virus Zika montre que sa structure est en grande partie similaire à celle du virus de la dengue et d’autres flavivirus, mais avec une différence notable sur une importante protéine de surface ».
A en croire les chercheurs, cette différence se trouve dans une région de la glycoprotéine que les flavivirus peuvent utiliser pour s’attacher à des cellules humaines.
« La variation de la glycoprotéine du virus Zika pourrait expliquer sa capacité à attaquer les cellules nerveuses, ainsi que le lien entre le virus Zika et les malformations congénitales », peut-on lire.
« La variation des glycoprotéines de l’enveloppe de Zika peut fournir des indices pour mieux comprendre comment le virus Zika pénètre dans les cellules humaines et suggérer des moyens pour lutter contre le virus avec des médicaments ou des vaccins », précise le communiqué de presse queSciDev.Net a pu consulter.
Ces avancées dans la connaissance et la lutte contre cet agent pathogène sont à mettre à l’actif de trois chercheurs du NIAID ; en l’occurrence Theodore Pierson, Richard Kuhn et Michael Rossmann, assistés d’autres chercheurs de l’université Purdue aux Etats-Unis.
Selon le National Institute of Health (Institut national de la santé – NIH), maison-mère du NIAID, la connaissance de la structure du virus Zika pourrait fournir des informations pour le développement de vaccins contre cette maladie.
« Ces informations peuvent également être utiles pour concevoir des traitements tels que des médicaments antiviraux ou des anticorps à même d’interférer avec la fonction de la glycoprotéine du virus Zika » dit-il.
Moustique-tigre
Enfin, les chercheurs pensent que la connaissance des différences structurelles entre la glycoprotéine du virus Zika et la même protéine chez le virus de la dengue peut permettre de créer des tests de diagnostic pouvant aider à distinguer l’infection par le virus Zika de l’infection par la dengue, notamment dans les pays où les deux maladies se côtoient.
Le virus Zika tire son nom d’une forêt d’Ouganda où il a été identifié pour la première fois en 1947 avant d’être aussi mis en évidence au Gabon en 2007 par des chercheurs du Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF) et de l’Institut de Recherche pour le développement (IRD).
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus Zika se transmet à l’être humain par la piqûre d’un moustique-tigre du genre Aedesdansqui est aussi responsable de la dengue, du chikungunya et de la fièvre jaune.
La même source ajoute que la transmission sexuelle du virus Zika a été décrite dans deux cas, et sa présence dans du sperme dans un cas supplémentaire.
Ce virus que l’on rencontre surtout dans les régions tropicales du globe circule en Afrique, en Asie, dans le Pacifique et dans les Amériques.
Une épidémie de Zika sévit d’ailleurs depuis plusieurs mois maintenant au Brésil où la maladie a déjà contaminé plus d’un million de personnes.
Prévention
A en croire l’OMS, ses symptômes s’apparentent à ceux d’autres maladies « comme la dengue, et comportent de la fièvre, des éruptions cutanées, de la conjonctivite, des douleurs musculaires et articulaires, un état de malaise et des céphalées ».
Mais, « récemment, au Brésil, les autorités sanitaires locales ont observé une recrudescence de cas atteints du syndrome Guillain-Barré qui coïncident avec des cas d’infections à virus Zika dans le grand public, ainsi qu’une augmentation du nombre des nouveau-nés atteints de microcéphalie dans le nord-est du pays », ajoute l’organisation.
En l’absence de vaccin et de traitement, la lutte contre cette maladie consiste actuellement en la prévention à travers une protection contre les piqûres de moustiques.
Récemment interrogé par SciDev.Net, l’épidémiologiste sénégalais Massamba Diouf soulignait à ce titre la nécessité pour les pays africains d’instaurer la vigilance.
Invitant par exemple à soumettre systématiquement au dépistage tous les passagers venant des zones infectées par la maladie et à poursuivre la destruction de tous les sites larvaires susceptibles d’héberger son agent vecteur.
source: http://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/maladie/actualites/un-point-de-marqu-dans-la-lutte-contre-le-virus-zika.html