Les directions d’hôpitaux pourront punir les moins performants
Les médecins vont perdre un peu plus d’autonomie professionnelle, dès l’adoption du projet de loi 130 déposé vendredi par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
Avec ce projet de loi, déposé à la dernière minute au dernier jour de la session parlementaire, le ministre Barrette trouve un nouveau moyen, après la loi 20 qui visait le même objectif, d’augmenter la productivité des médecins.
Cette fois, le ministre entend donner le pouvoir aux directions des centres hospitaliers de punir les médecins dont la pratique ne répondra pas aux besoins de l’établissement et à son fonctionnement optimal au jour le jour.
Prenons le cas fictif d’un hôpital dont une salle d’opération serait déserte tous les vendredis, faute de chirurgiens voulant travailler ce jour-là. Avec la loi 130, les médecins de cet établissement pourraient s’exposer à des mesures disciplinaires, voire à perdre carrément le privilège de pratiquer dans cet hôpital, s’ils refusent de se conformer aux exigences exprimées par la direction en matière de services requis.
En conférence de presse, le ministre Barrette a dit que son but était d’assurer l’efficience du réseau hospitalier. Il s’est dit bien conscient qu’il allait froisser la susceptibilité des regroupements de médecins, qui dénonceront une nouvelle attaque à leur autonomie professionnelle.
Déjà, avec sa loi 20 qui modifiait leur pratique, le ministre s’était mis à dos les médecins, furieux de se voir imposer l’accroissement du nombre de leurs patients, sous peine de voir leur rémunération amputée.