Traduite de l’arabe par Maya Samaha

Depuis plusieurs années, le Liban a connu des incendies volontaires ou involontaires des décharges sauvages qui se trouvent dans de diverses régions, ce qui a causé l’émission de leurs dangereux polluants dans l’air atmosphérique, en menaçant ainsi la santé humaine et l’environnement par les plus grands risques.

Les risques de ce phénomène ont augmenté avec l’augmentation de son rythme et son élargissement depuis le début de la dernière crise qui persiste depuis le 17 Juillet 2015 et jusqu’à présent.

Nous étions peut être les premiers à hausser la voix en alertant les grands risques de la combustion des déchets amoncelés dans les routes de Beyrouth et des autres cités, et au voisinage des zones résidentielles dans les différentes régions.

Le site greenarea.info a été le premier parmi les autres médias a braqué les projecteurs sur cette affaire, en appelant les habitants, les municipalités et les ministères concernés, notamment le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé, impliqués et responsables de la protection de la santé des citoyens des grands risques, liés à l’exposition aux polluants hautement toxiques, émis par les incendies aléatoires des déchets dans les rues au sein des quartiers résidentiels et sur les plateaux qui se trouvent à proximité des villages.

Nous avons appelé tous les médias et les réseaux sociaux à agir d’une façon urgente, nous avons également invité les habitants à s’abstenir de traiter leurs déchets de cette manière, en arrêtant immédiatement ces procédures. Nous avons aussi invité les autorités à tous les niveaux, à jouer leur rôle et à assumer leurs responsabilités dans la prévention et la répression de cette pratique qui cause sûrement un risque certain sur la santé humaine. Et malgré notre engagement à ne pas utiliser beaucoup de termes techniques scientifiques, nous avons clairement indiqué les grands risques émanant de l’émission des particules fines et ultrafines, ainsi que des métaux lourds toxiques et des composés chimiques et aromatiques polycycliques provoquant des maladies graves, outre des composés des dioxines et des furanes qui sont hautement toxiques, provoquant des maladies graves, même à des concentrations ultra-faibles. De plus, ces émissions propagées dans les quartiers résidentiels causent des cas de suffocation, des allergies et de l’aggravation de la situation des patients atteints des maladies cardiaques et respiratoires, ces émissions touchent généralement les malades, les personnes âgées, les enfants, les nourrissons et les femmes enceintes.

Une inquiétude générale       

Les résultats d’une étude scientifique menée par l’unité de recherche mixte dans l’université américaine de Beyrouth et le Conseil national pour la recherche scientifique sur la qualité de l’air ont été récemment publiés. Cette importante étude a compris des données et des résultats très inquiétants sur les degrés de la pollution, causée par les pratiques de la combustion aléatoire des déchets.

Les résultats de cette recherche scientifique ont affirmé l’inquiétude générale déjà ressentie. Ils ont ainsi indiqué à travers des chiffres, des pourcentages et des indicateurs de risque, la grande crise sanitaire attendue.

Cette recherche a étudié le taux des particules ultrafines exprimées par des particules de diamètre inférieur à 10 microns PM10, et celles plus petites ayant un diamètre inférieur à 2.5 microns PM2.5. Il existe aussi un autre genre constitué par les incinérateurs des déchets, en particulier les micro-particules ayant un diamètre inférieur à 0,1 micromètres PM0.1 non étudiées par la recherche, en supposant peut être que leurs quantités seront très petites ou bien afin d’éviter les complexités de prendre des échantillons et d’étudier leurs concentrations, ce qui nécessite des techniques très précises.

A noter que ces particules sont toutes hautement toxiques comme elles pénètrent facilement dans l’appareil respiratoire et s’accumulent dans les bronches et les alvéoles des poumons, causant plusieurs genres du cancer du poumon à long terme. Certaines de ces particules sont capables de se transférer dans la circulation sanguine pour se propager dans tous les organes du corps en causant d’importantes maladies. Les impacts néfastes de ces particules sont liés à leur nature chimique et à leur influence liée à leur taille et leur mesure physique d’une part, et à ce qu’elles contiennent comme des composés chimiques adsorbés, collés sur leur surface et qui sont également des produits chimiques toxiques d’autre part. Leurs risques seront donc doubles.

Les résultats de cette étude portant sur les diverses tailles des particules montrent que leurs concentrations sont des dizaines de fois plus grandes que les taux acceptables et dépassent parfois une centaine de fois. Ceci provoque bien sûr un grand risque pour la santé publique.

La pollution causée par la combustion aléatoire

L’étude a étudié aussi les concentrations des métaux lourds et toxiques, qui sont généralement émis par l’incinération technique et la combustion aléatoire des déchets. Les résultats ont montré des taux très élevés qui dépassent des centaines, voire des milliers de fois, les taux «acceptables» dans l’atmosphère. Ceci est associé à une menace importante pour la santé de la population vulnérable.

De même concernant les composés chimiques aromatiques polycycliques, connus pour leur activité cancérigène et toxique sur les divers organes du corps, qui provoquent de graves maladies chroniques, ainsi que les dioxines bien connues, comme étant des substances chimiques hautement toxiques, qui provoquent le cancer et de nombreuses autres maladies graves, même à des concentrations très faibles qui dépassent, selon les résultats de l’étude, des milliers de fois les taux « acceptables » de ces substances dans l’atmosphère.

Cette importante étude a également comparé les risques de cancer avec des indices mondiaux pour conclure que les risques liés à la combustion aléatoire des déchets ont augmenté 18 fois au Liban, et ceci incarne une conclusion à haut risque.

Certes, le lecteur a remarqué que j’ai mis le mot «acceptable» entre guillemets en parlant des taux «acceptables» adoptés par l’Organisation Mondiale de la Santé ou des autres legislations de protection internationales.

Mettre ce mot entre guillemets exprime une grande réservation et je veux expliquer les causes de cette réservation.

Premièrement, car nous parlons de trois types de polluants les plus dangereux sur la santé humaine, en particulier des petites particules ultrafines, des métaux lourds et toxiques, des composés chimiques aromatiques et des dioxines hautement toxiques.

Deuxièmement, parce que l’Organisation Mondiale de la Santé dans plusieurs de ses rapports, et dans de nombreuses études approfondies en toxicologie, indique que de nombreux de ces polluants causent des effets toxiques même à des concentrations ultrafaibles, ainsi on ne peut pas parler des niveaux d’exposition sans danger.

L’adoption des niveaux «acceptables» dans les législations préventives est un indicateur de directive statistique qui réduit les risques sans les annuler. Il réduit également la probabilité d’avoir un effet toxique sans toutefois l’annuler absolument. Il est aussi pour démontrer la nécessité de réduire l’exposition autant que possible. Nous remarquons, avec l’évolution des recherches de toxicologie sur les substances et les divers polluants dans tous les milieux que la tendance est toujours de réduire leurs niveaux «acceptables» en permanence.

Ainsi, ces taux déclarés « acceptables » n’ont pas une sécurité absolue, l’exposition à ces derniers peut causer des dommages souvent très graves.

Les risques des polluants environnementaux

Troisièmement, parce que les niveaux qui sont «acceptables» pour les substances, sont déterminés à la lumière des études de toxicologie menées sur chaque substance séparément. Donc, l’exposition à cette matière seule, à des concentrations égales ou inférieures à la limite considérée « acceptable » est relativement sûre, mais non pas absolument sûre.

Mais dans la vie, et en particulier dans tout ce qui concerne l’exposition aux polluants environnementaux, nous sommes exposés à des centaines, voire des milliers de polluants en même temps. Que sera donc, dans ce cas, le niveau acceptable de toutes ces toxines prises ensemble en même temps?

Ici, le terme de la synergie surgit, ce qui veut dire que l’effet toxique de toutes les substances auxquelles nous sommes exposées, est plus grand de la somme des effets de chacune d’entre elles. Ainsi, l’exposition à un grand nombre de polluants en même temps est plus risquée à des centaines de fois et menace la santé humaine.

Quatrièmement, parce que l’effet toxique des polluants et des matériaux est lié à la notion de dose, et la dose désigne la quantité d’une substance ou des substances qui sont entrés dans le corps par rapport au poids du corps, et ici la possibilité que l’exposition a un polluant en une quantité déterminée parait toxique pour quelqu’un, mais elle est non toxique ou moins toxique pour l’autre ayant un poids corporel plus grand et des caractéristiques individuelles et sanitaires différentes.

Et selon cette compréhension, les nourrissons et les petits enfants sont les plus sensibles et les plus exposés aux toxines et aux polluants, de même pour les malades, les personnes âgées et les femmes enceintes comme elles sont vulnérables et plus sensibles aux toxines et aux polluants, surtout que certains de ces polluants se déplacent facilement à travers les barrières biologiques dans le corps, pénètrent le placenta et se déplacent vers le fœtus, causant des dommages à sa croissance naturelle et parfois sur sa vie.

Lorsque la recherche porte sur les risques des polluants environnementaux, dans l’atmosphère ou dans d’autres milieux, il est évident la différence entre les différents groupes de personnes touchés par ces polluants, en fonction de la puissance des effets toxiques et des risques qui menacent leur santé. Cependant, et avec le dépassement des niveaux de pollution des centaines, voire des milliers de fois, les taux «acceptables», nous sommes effectivement en face d’une catastrophe sanitaire qui menace la population générale. Voilà ce que nous mettons en garde contre la crise continue de la pollution provenant de toutes sources, en particulier la crise continue des déchets, avec les tentatives de certaines personnes de diffuser le concept des incinérateurs polluants et non sûrs  dans les différentes régions libanaises.

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


Consultants :
LIBAN : Dr. Zaynab Moukalled Noureddine, Dr Naji Kodeih
SYRIE : Joseph el Helou, Asaad el kheir, Mazen el Makdesi
EGYPTE : Ahmad Al Droubi
Directeur Éditorial : Bassam Al-Kantar

Directeur Administratif : Rayan Moukalled

Addresse: Liban, Beyrouth, Badaro, Sami El Solh | Immeuble Al Snoubra, B.P. 113/6517 | Téléfax : +961-01392444 - 01392555-01381664 |email: [email protected]

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