Le président (Les Républicains) de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau, a lancé jeudi une pétition pour exiger du gouvernement l’évacuation de la zone prévue pour le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le texte réclame l’évacuation de la Zad, la Zone d’aménagement différé rebaptisée « Zone à défendre » par les opposants à l’aéroport, ainsi que « le respect de la loi, la fin des occupations illégales de terrains et la fin des violences à Notre-Dame-des-Landes », écrit la Région dans un communiqué.
Parallèlement, le président de région, la maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), et le président du Conseil départemental, Philippe Grosvalet (PS), ont rendu public un courrier adressé à François Hollande dans lequel ils pressent le chef de l’Etat « de prendre rapidement les décisions qui s’imposent pour trancher le débat dans la clarté afin d’assurer l’attractivité de nos territoires, garantir la sécurité des riverains et restaurer le calme et la sérénité sur nos territoires ».
Selon le texte de la pétition, « plus de 200 exactions liées à la Zad et aux zadistes » ont été recensées: squats des habitations, routes coupées, dégradations de biens publics et privés, engins de chantier incendiés, entreprises intervenant sur le chantier saccagées ».
La Région évoque aussi les « forces de l’ordre attaquées, journalistes et scientifiques menacés, caillassage du juge en charge des expropriations, pillage d’un camion de marchandises, racket des habitants contraints d’ouvrir leur coffre de voiture et de donner leurs courses ».
« Cette situation ne peut plus durer », affirme le Conseil régional.
Dans un communiqué en réponse à la pétition du Conseil régional, les zadistes dénoncent « les artifices politiciens du président de région » qui essaie « désespérément de faire croire, à partir de trois faits divers montés en épingle, que les habitants de la Zad sèment la terreur dans les alentours ».
« Avec 900 personnes, dont de nombreux voisins », « la solidarité en acte qui s’est exprimée les 30 et 31 janvier réaffirme la force positive de ce qui se construit sur la Zad en terme d’expérience de vie, d’agriculture, d’habitats et d’activités, ainsi que l’espoir emblématique donné par de tels espaces où s’expérimente la possibilité de sortir de la marchandisation du monde », assure le communiqué.
Le juge de l’expropriation du TGI de Nantes a ordonné le 25 janvier l’expulsion des derniers habitants, dont quatre agriculteurs, installés sur le périmètre de construction de l’aéroport, auxquels sont venus s’ajouter quelque 200 « zadistes » installés dans des logements de fortune en pleine forêt.
La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a toutefois affirmé dimanche qu’il n’y aurait pas d’évacuation des lieux par la force.
Mais le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a annoncé mardi devant le Sénat que l’automne prochain serait « le moment décisif pour l’engagement effectif des travaux » de l’aéroport.
AFP