Il reste encore « beaucoup de travail » à faire pour rendre l’accord de Paris sur le climat opérationnel, a souligné le président de la COP21 Laurent Fabius, relevant que 2016 sera consacrée notamment à définir les mécanismes assurant la transparence des actions des États.

Cet accord mondial contre le réchauffement climatique « est le plus haut accord que nous pouvions espérer (…). Et ce succès, il faut essayer de le transformer, il ne faut pas s’endormir », a dit le ministre des Affaires étrangères, auditionné par plusieurs commissions de l’Assemblée nationale.

« Il reste beaucoup de travail, et 2016 sera l’année des « 4 P » : la procédure de signature et ratification, les précisions à apporter à l’accord, la période pré-2020 (année d’entrée en vigueur de l’accord, ndlr) et la préparation de la COP22″ au Maroc en novembre prochain, a énuméré le ministre.

Parmi les sujets à approfondir, celui de la transparence des actions des nations contre le réchauffement climatique, notamment sur les mesures de réduction des gaz à effet de serre. « Pour le suivi des engagements, un cadre de transparence est mis en place, qu’il va falloir préciser cette année », avant et pour la COP22, a indiqué M. Fabius. « Ça promet des débats pas forcément faciles, mais il faut les avoir. »

Marrakech accueillera en novembre la COP22. Entretemps, une réunion aura lieu en mai à Bonn, siège du secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques. L’ONU accueillera le 22 avril à New York une réunion au sommet pour la signature formelle du texte, qui, pour entrer en vigueur, doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre.

M. Fabius a espéré que la France puisse ratifier le texte avant les vacances parlementaires cet été. Avec l’accord du 12 décembre, la communauté internationale s’est engagée à contenir le réchauffement « bien en deçà de 2°C » par rapport à l’ère préindustrielle. En parallèle, 187 États ont présenté des programmes d’actions, mais à ce stade, la somme de ces promesses, si elles étaient tenues, mettrait la planète sur une trajectoire de +3°C.

L’accord prévoit ainsi un mécanisme de révision des engagements en 2023 (avec un premier bilan collectif en 2018). « Mon sentiment est que le dérèglement climatique ira encore plus vite qu’on ne le dit et donc les actions devront être encore plus rapides que prévu », a estimé M. Fabius, précisant que les pays les plus allants, comme la France, devront pousser à une « révision des engagements avant 2023 ».

À suivre aussi, les engagements de plus de 5 000 villes, entreprises, organisations non-gouvernementales, a enfin dit M. Fabius, qui avait pour sa part indiqué ces dernières semaines qu’il resterait président de la COP21 jusqu’à la COP22, indépendamment des éventuels changements gouvernementaux.

 

AFP

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