Une nouvelle séance du conseil des ministres, sur son agenda le dossier de la gestion des déchets ménagers solides, qui n’a pas abouti à aucune solution depuis des mois.

Cependant ce qui est nouveau sur l’agenda c’est le dossier déposé auprès du conseil des ministres par le secrétaire général du conseil des ministres Fouad Fleifel, qui comprend un document présenté par le Conseil de Développement et de Reconstruction portant le numéro 857/1 émis le 29 Février passé, concernant le dossier visant à engager des entreprises suite à l’appel d’offres pour la dissociation thermique (les incinérateurs) et la transformation des déchets en énergie.

Une source ministérielle, membre du comité ministériel qui suit le dossier des déchets a affirmé à greenarea.info que la réunion du comité ministériel tenu mercredi, a attribué à des résultats positifs concernant la fixation de deux sites pour l’enfouissement des déchets dans la phase transitoire. La recherche est toujours coincée par rapport à la fixation du troisième site.

La source ministérielle a refusé d’identifier ces sites, mais les informations indiquent que la recherche se concentre actuellement sur les deux sites du Costa Brava (Beyrouth et la banlieue sud) et Bourj Hammoud (Baabda, Metn et Kesrouan). Les parties concernées par ces deux sites ont montré leur approbation de la proposition de remblayage de la mer et l’enfouissement sanitaire dans ces deux sites. De plus, un espace sera préparé dans le site pour l’utiliser dans le stockage temporaire des déchets, en attendant la mise en place de la cellule d’enfouissement sanitaire.

Et alors que c’est inconnu jusqu’à présent si les objections du député Talal Erslane vont être surmontées vis-à-vis su site Costa Brava, des positions ont été observées mercredi déclarant le refus des tentatives de mise en place de dépotoirs dans la région d’Iklim el-Kharroub, afin de servir les deux casas de Chouf et de Aley.

D’autre part, le Premier ministre Tammam Salam tente à lancer un appel d’offres international pour la dissociation thermique et la transformation des déchets en énergie.

Le conseil des ministres a déjà émis en Septembre 2010 la décision numéro 55 qui stipule l’adoption de la technique de la décomposition thermique (les incinérateurs) dans les grandes villes.

Basant sur cette décision, le Conseil de Développement et de Reconstruction a signé un contrat avec la société danoise Ramboll pour effectuer une variété de tâches, comme l’élaboration d’un cahier de charges technique pour le classement premier des entreprises de la décomposition thermique et en évaluant et classifiant ces sociétés, outre la mise du cahier de charges technique pour l’appel d’offres final, l’évaluation des offres et la surveillance de la mise en œuvre.

Et malgré le retard de l’application de la cette décision, le conseil des ministres a adopté de nouveau le choix de la construction des incinérateurs. Il a pris ainsi une décision pour le renouvellement des usines dans le but de la transformation des déchets en énergie dans les grandes villes, le 21 décembre 2015.

Le projet comprend la conception, la construction et l’exploitation d’une installation, afin de convertir les déchets à une énergie de capacité 2.000 tonnes / jour. La durée estimée pour construire le projet est de 36 mois et la durée estimée pour l’exploitation et l’entretien du projet est comprise entre 10 et 20 ans.

Il s’avère selon la carte accompagnant le plan, la proposition d’établir quatre incinérateurs pour les déchets le long de la côte libanaise, trois d’entre eux sont près des centrales électriques (Deir Ammar au Nord, Al Jiyeh au centre et Al Zahrani au Sud). Le quatrième incinérateur sera selon le plan dans la région de la Quarantaine.

Le plus étrange encore dans le plan concerne l’identification des sites d’enfouissement pour les cendres volantes résultant de la combustion des déchets.

 AFP / JOSEPH EID

AFP / JOSEPH EID

La négligence de la détermination des dépotoirs pour se débarrasser des cendres des incinérateurs incarne un défaut parmi plusieurs autres défauts qui accompagne l’appel d’offres pour les incinérateurs que le conseil des ministres a adopté leur lancement.

En outre, Al-Jisr indique dans son document que celui qui présente son offre, doit assurer le financement nécessaire pour le bénéfice de l’Etat libanais afin de la mise en œuvre des établissements.

Le choix qui reste pour l’Etat libanais sera, soit accepter le financement émis par celui a présenté l’offre, soit assurer lui-même le financement. Ce choix nécessite la recherche du coût et de la capacité de la trésorerie de la supporter. Ceci incarne le deuxième défaut.

Bien sûr, cette affaire sensible n’est pas posée depuis le début, de plus, la discussion ne porte jamais sur le coût afin de faire passer l’appel d’offres sans bruit. Les médias doivent informer tous les libanais à propos de ceci.

Ainsi, les incinérateurs des déchets n’incarnent pas un danger sanitaire seulement, mais ils présentent un danger financier et économique sur tous les contribuables et les personnes qui paient des impôts, les libanais tout comme les étrangers qui résident au Liban. Est-ce que les forces politiques ont-elles accepté la proposition de la taxe des incinérateurs, tout comme leur enthousiasme et leur consentement quant à la mise en place d’incinérateurs? Et quelle est leur position vis-à-vis de l’adoption d’une nouvelle taxe?

Le troisième défaut qui accompagne la mise en place d’incinérateurs des déchets est qu’il détruira pratiquement l’industrie du recyclage au Liban, notamment le papier, le carton et le plastique, car ces matières nécessitent selon la société danoise Ramboll d’être brulées afin de préserver la valeur calorifique de la qualité des déchets solides au Liban, qui est d’environ (7,4 MJ / kg) et qui est une valeur principalement basse ce qui nécessite de l’augmenter à (9 MJ / kg) pour faciliter l’opération de la combustion des ordures sans avoir besoin d’utiliser le fioul, donc il faut trier et composter les matières organiques d’environ 20 % de la quantité totale avant de les incinérer dans le centre de dissociation thermique.

Le quatrième défaut qui accompagne l’appel d’offres pour les incinérateurs des déchets c’est qu’il semble selon les normes de la société danoise qu’il est adapté aux commerçants des incinérateurs, sans qu’il soit ouvert sur toutes les techniques utilisées pour transformer les ordures en énergie, comme la gazéification. A noter que cette technique ne produit pas les cendres volantes ou lourdes. De même, elle est moins coûteuse et plus efficace dans la récupération d’énergie et la production d’électricité.

La gazéification permet de convertir des matières carbonées ou organiques en un gaz de synthèse combustible composé de monoxyde de carbone (CO) et de dihydrogène (H2).

Le cahier de charges actuel exclut la technique de gazéification.

Le cinquième défaut et le plus important aussi, concernant l’appel d’offres pour les incinérateurs des déchets, est le fait de compter sur ceux-ci pour la production de l’électricité, donc le remboursement d’une partie du coût en produisant près de 450.000 Mwh chaque année.

Le sixième désavantage et le plus dangereux, c’est que le gouvernement néglige toutes les études scientifiques qui montrent que le coût d’entretien des incinérateurs est très élevé et que l’arrêt des tours de lavage dans les incinérateurs pour quelques minutes, pourra émettre des émissions hautement toxiques et cancérigènes à l’extérieur. Qui assure donc que les filtres des incinérateurs ne s’arrêtent pas, dans un pays où l’électricité est coupée des dizaines de fois par jour, causant une menace dangereuse sur la santé publique?

En Europe, les régions situées près des incinérateurs sont qualifiées « voie vers le cancer ». Celui qui fait opérer l’incinérateur, profite de l’incinération et perd suite à l’installation, la maintenance et le nettoyage des filtres qui purifient les fumées et les gaz résultant de l’incinération. Ainsi, le profit dans l’incinération veut dire moins de filtres et moins d’entretien, et ceci assure le transfert des régions dans lesquelles se trouvent des incinérations à des régions contaminées et polluées, par rapport aux eaux souterraines, au sol et à l’air.

Quel sort attend les Libanais avec les incinérateurs des déchets!

 

Traduit de l’arabe par Maya Samaha

 

|Pour revoir le document envoyé par le Conseil de Développement et de Reconstruction, cliquez-ici.  

 

Carte de la répartition des incinérateurs tels qu’ils sont proposés dans le plan 2013, elle comprend Deir Ammar, la Quarantaine, Jiyeh et Zahrani.

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Le coût des incinérateurs tel que estimé dans le plan de l’année 2013.

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Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


Consultants :
LIBAN : Dr. Zaynab Moukalled Noureddine, Dr Naji Kodeih
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