Colligée par Maya Samaha
La 21e conférence de l’ONU sur les changements climatiques qui est la plus importante de l’histoire des négociations climatiques s’est ouverte officiellement lundi matin au Parc des Expositions du Bourget à Paris, en présence de 150 chefs d’Etat et de gouvernement et de plus de 40.000 participants dans le but de sceller un accord mondial et historique pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Le ministre péruvien de l’Environnement, président de la précédente conférence climat de l’ONU, Manuel Pulgar-Vidal a souligné à l’ouverture de la conférence que « le monde fait face à deux menaces terribles, le terrorisme et le changement climatique ».
Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français et président de la COP21 a déclaré que « la gestion de notre temps va être essentielle» et «il faudrait que chaque jour nous permette d’avoir des progrès».
Et à l’ouverture de cette rencontre, le président français François Hollande a déclaré que « l’avenir de la planète » se décidera lors de la conférence internationale sur le climat à Paris, en appelant ses homologues à ne pas « décevoir » « l’immense espoir » suscité par cette conférence.
Nous rappelons qu’à la veille de la conférence, le président de la République a de nouveau plaidé à l’Elysée pour un accord « ambitieux » et « contraignant » en rappelant qu’un accord ambitieux c’est un accord contraignant car s’il n’y a pas d’élément contraignant, il n’y aura pas de crédibilité.
Le président russe Vladimir Poutine a pour sa part souligné que l’accord doit être global et efficace mais également égalitaire.
La chancelière allemande Angela Merkel a d’autre part affirmé qu’il faut tenir aujourd’hui à Paris les promesses faites à Copenhague.
D’autre part, le président chinois Xi Jinping a déclaré que l’accord de Paris « doit nous permettre de mutualiser nos efforts face au réchauffement climatique » an ajoutant que cet accord doit « tenir compte des situations nationales de nos différents pays. Je pense aux pays en développement ».
Quant au président américain, Barack Obama, il a appelé les dirigeants du monde à « être à la hauteur » des enjeux que pose le réchauffement inédit de la planète en estimant qu’il n’y avait pas de conflit entre croissance et protection de l’environnement.
«Risque que l’accord ne soit pas à la hauteur des enjeux»
De sa part, la ministre de l’Ecologie française Ségolène Royal a déclaré à Europe 1 que «l’accord est à portée de main mais il y a encore un risque, c’est que cet accord ne soit pas à la hauteur des enjeux». Et interrogée sur les 100 milliards de dollars que les pays riches ont promis de verser tous les ans aux pays pauvres dès 2020 pour les aider à faire face aux changements climatiques, Mme Royal a indiqué qu’il «reste à clarifier le financement».
«L’Humanité en état d’urgence»
Nicolas Hulot, l’envoyé spécial du président de la République française pour la protection de la planète avertit dans un entretien au Journal du Dimanche que «l’Humanité est en état d’urgence, à un cheveu du point de rupture» en ajoutant: «nous ne pouvons pas échapper à cette responsabilité historique».
L’engagement du Commonwealth va-t-il favoriser un accord?
Le Premier ministre maltais Joseph Muscat a affirmé à la clôture du sommet du Commonwealth qui s’est tenu sur l’île de Malte, que l’engagement pris par les 53 pays du Commonwealth à parvenir à un accord «ambitieux» et juridiquement contraignant sur le climat rendait plus probable le succès de la conférence de Paris.
«Un accord de façade»
Selon un sondage réalisé en ligne, du 25 au 27 novembre, la COP21 n’aboutira pour 72% des Français qu’à «un accord de façade» permettant de réduire «seulement dans une certaine mesure» les émissions de gaz à effet de serre. D’autre part, 16% des sondés pronostiquent la conclusion d’un véritable accord, alors que 12% n’attendent «strictement aucun accord» à l’issue de la conférence.
Marches et chaînes humaines pour le climat
A noter que plus de 570.000 personnes ont participé aux 2.300 marches pour le climat le week-end passé à travers le monde.
Et en France, plusieurs centaines de personnes ont contourné dans le Grand Ouest les interdictions préfectorales de manifester en organisant des chaînes humaines ou des rassemblements pour défendre le climat avant l’ouverture de la COP 21. En outre, des milliers de manifestants ont formé dimanche une chaîne humaine le long d’un boulevard de l’Est parisien.
Privés de marche à Paris suite de l’interdiction de manifester décrétée dans le cadre de l’état d’urgence imposé en France après les attentats, les manifestants ont recouvert la place de la République de plusieurs milliers de chaussures. Et à proximité du Bataclan, des représentants de communautés des îles Pacifique et d’Amérique latine ont organisé «une cérémonie d’apaisement» pour associer la mémoire des victimes à l’urgence climatique.
