Les Etats-Unis ont annoncé mercredi s’être joints à l’Union européenne et à 79 pays en voie de développement pour faire pression ensemble en vue de la conclusion d’un accord ambitieux contre le réchauffement climatique à la conférence de Paris.
Cette annonce faite par le secrétaire d’Etat américain John Kerry intervient au lendemain d’une déclaration de l’Union européenne (UE) selon laquelle elle se joint aux Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique les plus vulnérables aux impacts du changement climatique afin de faire pression pour un accord de grande portée.
Ce groupe de pays «s’engage entièrement à faire en sorte que l’accord soit véritablement ambitieux», a déclaré M. Kerry lors de la conférence sur le climat (COP21) qui réunit les représentants de 195 pays au Bourget, près de Paris jusqu’à vendredi.
Lutter contre le changement climatique «demandera un changement fondamental dans la manière dont nous approvisionnons notre planète en électricité», a-t-il dit.
Les pays membres de cette nouvelle alliance ont cependant des objectifs divergents sur plusieurs points clé.
Les petites îles de très faible altitude, par exemple, appellent la communauté internationale à tenter de limiter 1,5 degré le réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle.
Les Etats-Unis semblent se satisfaire d’un objectif de 2 degrés, même s’ils accepteraient que la mention d’un objectif de 1,5 degré figure dans le texte de l’accord.
«Pour être clair, ceci n’est pas un groupe de négociation», a précisé Tony De Brum, le ministre des Affaires étrangères des îles Marshall, l’un des principaux artisans de l’alliance.
«Il s’agit plutôt d’unir les voix de tous ceux qui se sont engagés en faveur d’un accord ambitieux et un avenir climatique sûr – gros et petits, riches et pauvres», a-t-il expliqué à la presse.
L’Inde, la Chine et le Brésil ne font pas partie de la coalition.
Le commissaire européen chargé de l’action climatique et de l’énergie, Miguel Arias Canete, a appelé d’autres pays à rallier le groupe alors que la conférence doit s’achever vendredi.
Ensemble ces pays se prononcent en faveur d’un accord juridiquement contraignant, équitable, durable, qui doit fixer un objectif à long terme, être révisé tous les cinq ans et comprendre un système de suivi.
«Ces négociations nous concernent tous, pays développés comme pays en développement», avait déclaré mardi M. Canete, appelant à «trouver des terrains d’entente et des solutions ensemble».
Selon Alden Meyer, expert du climat de l’ONG américaine Union of Concerned Scientists, le groupe avait commencé à se constituer de manière informelle en juillet.
Beaucoup de pays en voie de développement membres de cette «coalition de l’ambition» continuent à faire partie d’un bloc officiel de négociation, le groupe G77 + Chine, qui regroupe 134 pays en développement et émergents, dont la Chine, l’Inde et le Brésil.
AFP