L’accord universel contre le réchauffement de la planète attendra samedi: à l’issue d’une nouvelle nuit de négociations, la présentation d’une version finale a été reportée pour surmonter les ultimes points de friction.

“Nous préférons nous donner le temps de consulter les délégations tout au long de la journée de vendredi”, jour prévu pour la clôture des travaux, a déclaré la présidence française de la conférence sur le climat (COP21).

Le texte “sera présenté samedi matin tôt pour une adoption à la mi-journée”, a ajouté cette source, à l’issue d’une seconde nuit blanche pour les représentants de 195 pays réunis depuis deux semaines au Bourget (nord de Paris).

“Les choses vont dans le bon sens”, a assuré le président de la COP21 et ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui espérait pourtant jeudi soir “être en mesure de proposer” vendredi une version finale de l’accord.

Peu avant 06H00 (05H00 GMT), les délégués quittaient la salle des tractations. Interrogé par l’AFP sur l’atmosphère à l’intérieur, le négociateur américain Todd Stern a juste répondu “fatiguée”.

Avant de quitter les lieux vers 02H00 (01H00 GMT), le secrétaire d’Etat américain John Kerry, avait défendu en séance le nouveau projet d’accord, estimant, selon un négociateur européen qu’il “reflétait bien le principe de différenciation”, sur lequel les pays en développement sont très à cheval.

Une nouvelle version du projet d’accord, raccourcie, avait été présentée vers 21H00 (20H00 GMT) par Laurent Fabius. Il comporte “quelques points spécifiques entre crochets” sur les sujets les “plus complexes”: “la différenciation, les financements et l’ambition” de l’accord, selon le ministre français.

Le texte, a été accueilli avec prudence par les ONG. “Il y a eu des progrès importants sur de nombreux sujets (…) mais des points clé sont encore en suspens”, souligne Jennifer Morgan, du World resources Institute.

‘Bonne volonté’

Les ONG sont satisfaites de voir figurer dans le projet un objectif de réchauffement maximal de la planète “bien en-deçà” de 2°C par rapport au niveau pré-industriel, une formulation indiquant une forte ambition. “La poursuite des efforts pour limiter la hausse à 1,5°C” est même insérée.

Cette limite de 1,5°C est une revendication d’une centaine de pays, en particulier de certains Etats insulaires, menacés de disparition par la hausse du niveau des océans.

Si cette disposition figure dans l’accord, “je serai en mesure de rentrer chez moi et de dire à mon peuple que notre chance de survie n’est pas perdue”, s’est réjoui Le ministre des Affaires étrangères des îles Marshall, Tony de Brum.

Sur les moyens pour réaliser cet objectif, les ONG sont plus négatives, jugeant les dates de révision des plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre des Etats “trop tardives”.

Pour Pascal Canfin, expert auprès du WRI, c’est “le principal point faible” du projet, car “les dispositifs pour rehausser l’ambition avant 2025 ne sont pas assez contraignants”.

Les engagements nationaux des pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre – qui ne seront pas inclus dans l’accord – conduisent à ce stade vers un réchauffement de +3°C.

Côté finances, le projet d’accord va clairement dans le sens des pays du Sud. Il précise que l’enveloppe de 100 milliards de dollars par an que les pays riches ont promis de leur verser d’ici à 2020 est un “plancher” et que ces pays présenteront “périodiquement” des “objectifs quantifiés”.

“Il y a des positions divergentes, mais les compromis devront être réalisés”, avait déclaré à la presse jeudi soir la ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop.

“Surtout, les gens ne veulent pas que Paris soit un autre Copenhague”, souligne-t-elle, en référence à la conférence climatique qui avait échoué en 2009 à conclure un accord universel sur le climat.

Le futur pacte de Paris a pour ambition d’engager pour la première fois tous les pays dans la lutte contre le réchauffement climatique afin de prévenir l’aggravation des phénomènes extrêmes (vagues de chaleur, sécheresses, inondations…) et des pénuries d’eau et de nourriture.

Par Céline SERRAT- AFP

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