Le président de la conférence sur le climat qui se tient au site Le Bourget, le ministre français des affaires étrangère Laurent Fabius a déclaré aujourd’hui qu’il est en mesure de présenter un texte à l’ensemble des Parties samedi matin à 9h.
M. Fabuis a affirmé que le texte de demain sera approuvé et sera un grand pas en avant pour l’ensemble de l’humanité. Il a déclaré également: «nous sommes presque au bout du chemin, je suis optimiste ».
L’accord universel initialement prévu pour vendredi, a été repoussé à samedi après le report de la présentation d’une version finale, à l’issue d’une nouvelle nuit d’âpres négociations au cours de laquelle plusieurs pays ont campé sur leurs positions.
Nous rappelons ci-dessous des principaux points du projet d’accord sur le climat présenté vendredi:
-Le texte propose de limiter la hausse de la température «bien en-deçà de 2°C» et de «poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C».
-Le texte propose «un pic des émissions de GES le plus vite possible» et «une neutralité des émissions de GES durant la seconde moitié du siècle» pour atteindre l’objectif «bien en-deçà de 2°C». Le concept nouveau reste à préciser.
A noter que 185 pays ont annoncé des mesures pour limiter ou réduire leurs émissions de GES à horizon 2025/2030. Mais même si elles étaient tenues, la hausse du mercure serait ramenée à environ 3°C.
-La mise en place d’un mécanisme de révision des engagements nationaux. Il est déjà acté qu’elle aura lieu tous les 5 ans. Le texte invite les pays à revoir leurs contributions en 2020 mais sans les y contraindre. La première révision obligatoire aurait lieu en 2025.
-En matière de réduction des émissions de GES, les pays développés doivent «être à la pointe», mais à terme, «toutes les parties» devraient leur emboiter le pas «à la lumière de leurs différentes situations nationales et stades de développement».
-En 2009, les pays riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour financer les politiques climatiques des pays en développement. Ces derniers exigent ensuite une progression de cette somme et plus de clarté sur les moyens d’y parvenir. L’option proposée va clairement dans le sens des pays du Sud: cette enveloppe est un «plancher» et les pays développés présenteraient «périodiquement» des «objectifs quantifiés». Par ailleurs, les pays développés ne veulent plus être seuls à payer et demandent une contribution aux pays comme la Chine, la Corée du sud, Singapour, les riches pays pétroliers…
La formule proposée est que cette contribution est «volontaire» et «complémentaire».
Xi Jinping et Obama s’entendent pour renforcer leurs efforts
D’autre part, le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que les présidents chinois et américain, Xi Jinping et Barack Obama, ont convenu vendredi au téléphone de renforcer leurs efforts pour parvenir à un accord d’ici samedi matin.
Une porte-parole de la diplomatie chinoise a reconnu qu’une certaine distance restait à parcourir avant un accord final, et que « quelques questions-clé demeuraient non résolues » à Paris. Elle a ajouté que «les pays développés doivent jouer un rôle décisif et faire de plus grands efforts».