Longue interview radio, visite aux réfugiés de Grande Synthe: Nicolas Hulot n’exclut pas d’être candidat en 2017 et commence à esquisser les grandes lignes d’un programme même s’il ne veut pas revêtir le costume de l’homme providentiel.

«Non», a répondu le très populaire écologiste à la question: «Serez-vous candidat à la présidence de la République l’année prochaine?» A l’occasion d’un entretien fleuve au micro d’Europe 1, il a néanmoins assuré que sa décision n’était pas définitive. «Ce n’est pas la question du moment», a-t-il dit, «la question du moment, c’est de créer du fond, c’est de savoir quelles sont les propositions».

Courtisé de toute part pour se lancer dans la bataille, M. Hulot, 60 ans, qui vient de quitter son poste de conseiller spécial auprès de François Hollande pour le Climat est présenté par les anciens candidats Noël Mamère et Antoine Waechter respectivement comme «le meilleur d’entre nous pour représenter l’écologie» et le candidat qui aurait «facilité les choses pour tout le monde».

Homme providentiel, d’autant plus crédible qu’il n’appartient à aucun parti politique? «L’idée qu’il y aurait un homme ou une femme providentielle qui va remettre le pays à niveau, ce n’est pas comme cela que ça va marcher», balaie l’ancien animateur de TF1, comparant la présidentielle à des «shows de téléréalité». En 2011, il avait été battu par Eva Joly à la primaire écologiste.

Un de ses très proches, le député européen Pascal Durand, qui vient de rendre sa carte d’Europe Ecologie-Les Verts, décrypte: «Ce qui le guide, c’est toujours de se demander où il peut être le plus utile, le plus efficace pour faire avancer ses idées».

Un autre responsable écologiste garantit qu’il ne s’agit ni de se faire prier ni de cabotiner: «S’il dit qu’il est dans le doute, c’est vrai.»

«Pour le moment, la société reproche au politique de ne pas faire son boulot mais il faut y aller aussi! Apporter de vraies solutions positives et pour ça, il faut que la société se bouge et offre une réponse politique», suggère Pascal Durand.

Il défend le principe de la «plateforme» qui doit s’échafauder autour de Nicolas Hulot, à partir d’idées émanant du terrain (ONG, associations, syndicats, mouvements citoyens), citant l’exemple du film «Demain».

«Est-ce que ce seront de grandes mesures, des éléments de réflexions, des options? On ne sait pas encore», note-t-il, mais cette plateforme a vocation à être «beaucoup plus large que le pacte écologique», signé en 2007 par 750.000 personnes et proposé aux candidats.

C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a organisé à son arrivée à l’Elysée un Grenelle de l’Environnement resté aujourd’hui inédit.

Et si Nicolas Hulot décide de ne pas concourir à l’élection suprême, elle pourrait être proposée à d’autres candidats, de gauche bien sûr, mais aussi de droite.

Mais l’écologiste n’a pas dit son dernier mot. Et, tout en affirmant qu’«avoir l’air sympa, c’est aussi une promesse dure à tenir, il ne suffit pas d’avoir une forme de popularité», il travaille, consulte et réfléchit. «Il élargit son champ», déchiffre Pascal Durand.

Ainsi s’est-il rendu mercredi, sans caméra ni presse, au camp de réfugiés de Grande-Synthe (Nord) pour «voir comment un maire peut rendre digne l’accueil de réfugiés», raconte le député européen qui l’accompagnait, précisant que M. Hulot avait également discuté avec des réfugiés et l’équipe qui s’occupe du camp.

Mais au-delà, il s’est également prononcé en faveur d’une révision constitutionnelle rétablissant le septennat mais en faisant un mandat unique, pour une sortie à terme du nucléaire, l’organisation d’un Grenelle du Travail et s’est insurgé contre les «excès du capitalisme».

«La finance spéculative est incompatible avec cette obligation de solidarité qu’on aura dans le siècle, parce que si on veut partager, encore faut-il qu’il n’y ait pas 1% de la planète qui capte 93% des richesses». «C’est pour ça que nos Etats sont condamnés à une forme d’austérité parce que l’argent n’est pas diffusé, il est concentré», a-t-il encore analysé.

 

AFP

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