Une série d’explosions d’étoiles en fin de vie (supernovas) qui ont eu lieu non loin de notre système solaire il y a quelques millions d’années ont arrosé la Terre d’une pluie de débris, influençant peut-être le climat, révèle une étude.
Une équipe internationale de chercheurs a analysé 120 échantillons d’un isotope du fer radioactif, le fer 60, prélevés dans les sédiments et la croûte des océans Pacifique, Atlantique et Indien. Le résultat de leurs travaux est publié cette semaine dans la revue Nature.
Le fer 60 est un excellent indicateur de supernovas. L’isotope, transporté jusqu’à notre planète dans des grains de poussière, permet de dater le moment de l’explosion.
Analysé par les chercheurs, le fer 60 était « concentré sur une période allant de 3,2 millions à 1,7 million d’années, ce qui est relativement récent en termes d’astronomie », déclare le chercheur principal de l’étude, Anton Wallner.
« Nous avons été très surpris que l’âge des débris s’étende sur 1,5 million d’années. Cela suggère qu’il y a eu une série de supernovas, l’une après l’autre », ajoute ce physicien nucléaire de l’Université nationale australienne (ANU) de Canberra, cité dans un communiqué de cette institution, rapporte l’AFP.
A ses yeux, « c’est une coïncidence intéressante qu’elles se soient produites à un moment où la Terre se refroidissait » et passait du Pliocène (les australopithèques sont là) au Pléistocène (apparition du genre homo).
« Certaines théories suggèrent que les rayons cosmiques provenant des supernovas pourraient avoir augmenté la couverture nuageuse », souligne l’université.
L’équipe internationale a également trouvé du fer 60 provenant d’une série de supernovas qui s’est produite il y a environ 8 millions d’années.
Les scientifiques pensent que certaines de ces supernovas étaient à moins de 300 années-lumière de la Terre (une année-lumière représente 9.461 milliards de km).
Ces explosions d’étoiles devraient avoir exposé la Terre à un bombardement accru de rayons cosmiques. Toutefois, « les radiations auraient été trop faibles pour provoquer des préjudices biologiques directs ou déclencher des extinctions massives d’espèces », selon les chercheurs.
« Mais il y a eu une baisse générale des températures qui a culminé avec les séries de glaciations du Pléistocène, bien que nous ne sachions pas s’il y a un lien entre l’activité de la supernova et les températures plus froides », relève Adrien Melott, de l’Université du Kansas dans un commentaire publié dans Nature.

 

Source: Libération

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