Le prix Louis Guilloux, qui récompense chaque année un écrivain s’inscrivant dans la « lignée littéraire » de l’auteur de « La maison du peuple », a été attribué ce week-end à Saint-Brieuc à l’écrivain haïtien Makenzy Orcel pour son roman « L’ombre animale », publié aux éditions Zulma.
Remarqué lors de la parution en France en 2012 de son premier roman, « Les immortelles », qui faisait entendre la voix des prostituées de Port-au-Prince au lendemain du terrible tremblement de terre qui a secoué en 2010 l’île caraïbe, le jeune auteur haïtien, né en 1983, donne à nouveau la parole à une femme. Une parole à la fois enfiévrée et multiple, portée comme un flot irrépressible, aux phrases sans fin incarnant la profusion de la vie.
Hormis « Les Immortelles » et le texte récompensé, dédié « à ma mère c’est ta voix merci », Makenzy Orcel a également écrit « Les latrines », publié chez « Mémoire d’encrier », une maison d’édition canadienne créée par l’écrivain d’origine haïtienne Rodney Saint-Eloi, ainsi que plusieurs recueils de poèmes.
Créé en 1983 par le Conseil départemental des Côtes d’Armor, le prix Louis Guilloux est décerné chaque année à une oeuvre de langue française ayant une « dimension humaine d’une pensée généreuse, refusant tout manichéisme, tout sacrifice de l’individu au profit d’abstractions idéologiques » dans l’esprit de Louis Guilloux, né et mort à Saint-Brieuc (1899-1980). Présidé par le poète breton Yvon Le Men, le jury a notamment honoré l’Algérien Boualem Sansal, le Haïtien Lyonel Trouillot ou la Franco-Camerounaise Léonora Miano.
Le prix avait été attribué en 2015 pour « La divine chanson » à l’écrivain né à Djibouti Abdourahman Waberi qui partage sa vie entre la France et les Etats-Unis.
Le prix 2016 sera remis à Makenzy Orcel le 27 mai à Saint-Brieuc.
AFP