Le Comité interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), représentant de la filière viticole bordelaise, s’est positionné pour la première fois lundi pour « une sortie de l’usage des pesticides » dans le vignoble girondin, sans toutefois avancer d’échéance.
La filière viticole bordelaise est sous la pression grandissante d’associations et de riverains, qui dénoncent les effets toxiques d’herbicides et fongicides de synthèse sur la santé et l’environnement.
Assurant que le CIVB est engagé depuis plusieurs années sur une réflexion pour diminuer les traitements phytosanitaires, son président, Bernard Farges a estimé que « notre filière des vins de Bordeaux dans son intégralité a les mêmes attentes que les associations qui nous interpellent ». « Oui, la filière des vins de Bordeaux a pour objectif la diminution forte, voire la sortie de l’usage de pesticides », a-t-il déclaré.
« Nous avons donc un objectif commun avec nombre d’associations nous interpellant sur le sujet. Notre chemin pour y arriver peut être différent de celui réclamé par ces associations, toutefois l’objectif est commun », a-t-il assuré lors de l’assemblée générale du CIVB lundi à Bordeaux.
« Cet objectif, partagé par tous, ne sera pas atteint en opposant les modèles, qu’ils soient conventionnels, certifiés, bio, biodynamie. Les solutions seront diverses et complémentaires », a-t-il ajouté, citant notamment l’engagement de la filière en faveur de la recherche sur les « cépages résistants ou tolérants », permettant de limiter l’usage des produits phytosanitaires.
Le président du CIVB n’a toutefois pas mentionné d’échéance: « Cet objectif, le diminution forte voire la sortie des pesticides, ne sera pas atteint en quelques semaines, ni avec des mesures simplistes, mais bien avec des choix, des engagements, des investissements à court terme, à moyen terme, à long terme, de l’ensemble de la filière ».
Il a notamment appelé les membres de la filière a être, « à court terme, exemplaires sur nos comportements près des lieux de vie ».
La préfecture de Gironde avait pris le 22 avril un arrêté qui renforce les mesures applicables aux abords des établissements scolaires prises en juin 2014, après que des enfants d’une école à Villeneuve-de-Blaye eurent été incommodés par des traitements de viticulteurs jouxtant leur établissement.
Associations et riverains réclamaient que les vignes à proximité de lieux sensibles ne soient plus élevées qu’en agriculture biologique.
La France est le second plus gros consommateur européen de pesticides derrière l’Espagne, le 9e à l’hectare. La Gironde est elle le plus grand département viticole de France et, si la viticulture ne représente que 3% de la surface agricole en France, elle consomme 20% des pesticides.
AFP