Le groupe américain Abbott Laboratories a annoncé jeudi le rachat du fabricant de dispositifs médicaux St. Jude Medical pour 25 milliards de dollars (22,03 milliards d’euros), une opération qui doit lui permettre de renforcer ses activités de santé cardio-vasculaire face à Medtronic et Boston Scientific.
Des analystes s’interrogent toutefois sur la pertinence financière de cette acquisition coûteuse et sur son impact sur la capacité d’Abbott à mener à bien le projet de rachat du spécialiste des diagnostics Alere, par ailleurs visé par une enquête fédérale sur ses pratiques commerciales.
Le directeur général d’Abbott, Miles White, a défendu l’opération St. Jude en déclarant qu’elle aurait un impact positif sur le bénéfice par action dès la première année pleine après sa finalisation. Il a ajouté que le groupe disposait de plans de financement pour le rachat de St. Jude comme pour celui d’Alere, annoncé en février pour 5,8 milliards de dollars.
L’accord avec St. Jude prévoit que les actionnaires de ce dernier recevront 46,75 dollars en numéraire et 0,8708 action Abbott pour chacune de leurs actions ordinaires, soit l’équivalent de 85 dollars.
L’offre représente une prime de 37% par rapport au cours de St. Jude à la clôture de mercredi.
Le titre St. Jude gagnait 28,3% à 79,46 dollars à 15h00 GMT à la Bourse de New York tandis que l’action Abbott perdait 5,9%.
Abbott se chargera du refinancement de la dette nette de St. Jude, qui s’élève à environ 5,7 milliards de dollars.
La branche de dispositifs cardio-vasculaires d’Abbott aura un chiffre d’affaires de 8,7 milliards de dollars après l’acquisition, plaçant le groupe en position de leader sur ce marché.
L’opération renforcera ainsi Abbott au moment où les hôpitaux préfèrent traiter avec un nombre réduit de fournisseurs, a expliqué Miles White.
L’annonce de jeudi intervient après plusieurs années de spéculations sur la possibilité d’un rapprochement entre les deux groupes. L’été dernier, Bloomberg avait rapporté qu’un accord était en discussion mais Abbott avait démenti.
Interrogé sur le sujet par des analystes lors d’une téléconférence jeudi, Miles White a répondu que les discussions n’avaient débuté qu’à la fin de l’an dernier.
Reuters