Un nouveau rapport du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, publié lundi, appelle à prendre de nouveaux engagements au niveau mondial concernant les déplacements massifs de réfugiés et de migrants, y compris un pacte mondial sur le partage des responsabilités, un plan d’intervention global pour les réfugiés et un pacte mondial pour des migrations sans danger, régulières et ordonnées.
Intitulé ‘Sûreté et dignité : gérer les déplacements massif’, ce rapport exprime des recommandations dans la perspective de la future réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants, qui aura lieu le 19 septembre 2016.
« Si les déplacements massifs de réfugiés et de migrants ne sont pas un phénomène nouveau, la conscience mondiale a été ébranlée par les images vues ces dernières années, montrant de frêles embarcations dans lesquelles s’entassent des personnes à la recherche d’un endroit sûr ; des femmes, des hommes et des enfants qui se noient en tentant d’échapper à la violence et à la pauvreté ; des clôtures qui se dressent le long de frontières autrefois ouvertes ; des milliers de filles et de garçons qui disparaissent, beaucoup d’entre eux tombant aux mains de groupes criminels », constate le rapport dans son introduction.
Pour répondre à cette situation et venir en aide aux quelques 60 millions de personnes déplacées dans le monde à l’heure actuelle, le rapport demande que de nouveaux engagements soient pris au niveau mondial concernant les déplacements massifs de réfugiés et de migrants. Il appelle notamment à ce que des recommandations soient formulées pour que les droits fondamentaux, la sûreté et la dignité des réfugiés et des migrants soient garantis à tout moment, y compris en « s’attaquant aux causes de ces déplacements, en protégeant ceux qui sont contraints à entreprendre de tels voyages, et en luttant contre la discrimination et la xénophobie dont ils sont souvent victimes ».
Le rapport préconise par ailleurs d’adopter un « pacte mondial sur le partage des responsabilités » de manière à faire face aux importants déplacements de réfugiés « de façon plus prévisible et plus équitable ». Il préconise également d’adopter les éléments d’un « plan d’intervention global pour les réfugiés ».
Le rapport du Secrétaire général lance d’autre part un appel en faveur du renforcement de la gouvernance mondiale des migrations par l’élaboration d’un « pacte mondial pour des migrations sans danger, régulières et ordonnées », dans le cadre d’un processus devant être conçu dès à présent et mis en œuvre dans les années à venir.
Outre ces recommandations, le rapport du Secrétaire général comporte un aperçu général de l’évolution des déplacements massifs de réfugiés et de migrants et une analyse de leurs causes, ainsi qu’un examen des besoins particuliers des réfugiés et des migrants pendant leur déplacement et à leur arrivée.
Revenant sur la parution du rapport dans un article d’opinion publié lundi par le Huffington Post, le Secrétaire général a insisté sur le fait que cette étude se présentait comme un outil d’aide à la décision dans la perspective de la future réunion de septembre sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants.
Notant que la moitié des 60 millions de personnes de réfugiés et déplacés dans le monde sont des enfants ayant fui la violence ou la persécution, le Secrétaire général a souligné qu’environ 225 millions de personnes supplémentaires ont quitté leur pays à la recherche de meilleures opportunités ailleurs, ou tout simplement pour survivre.
« Mais ce n’est pas une crise de nombres ; c’est une crise de solidarité », a toutefois souligné M. Ban.
« Nous avons les ressources nécessaire pour les aider, et nous savons ce que nous devons faire pour gérer de grands mouvements de réfugiés et de migrants. Pourtant, trop souvent, nous laissons la peur et l’ignorance se poser en obstacle. Les besoins humains finissent par être relégués au second plan, et la xénophobie parlent plus fort que la raison », a-t-il regretté.