Les coraux peuvent mourir d’une exposition trop forte aux particules de charbon, selon une étude scientifique qui met en garde contre l’impact de l’industrie australienne sur la Grande barrière de corail.
Les organisations de protection de la nature s’inquiètent de longue date des conséquences de l’exploitation du charbon sur ce joyau classé au patrimoine de l’Humanité, qui s’ajoutent à l’impact de ce secteur sur le réchauffement climatique.
Ils s’alarment en particulier des conséquences du gigantesque projet Adani, dans l’Etat du Queensland, où ce trouve le plus grand récif corallien du monde.
L’étude publiée par Nature Scientific Reports est la première à examiner l’effet des particules de charbon sur les organismes marins tropicaux.
«Les résultats montrent qu’une exposition chronique au charbon peut avoir des effets mortels considérables pour les coraux, et réduire la croissance des herbiers marins et des poissons», peut-on lire dans cette étude.
L’une des auteurs de l’étude, Mia Hoogenboom, chercheuse au Centre d’excellence pour les études sur les récifs coralliens, a indiqué que des expériences conduites sur des espèces marines exposées à divers niveaux de particules de charbon avaient montré que celles-ci avaient pour effet d’«étouffer» les coraux.
Elle a expliqué que ces particules avaient tendance à adhérer aux coraux pour former une pellicule leur cachant la lumière.
Kathryn Berry, responsable de l’étude, a expliqué que les coraux exposés à la plus forte concentration de particules mouraient en deux semaines.
«Les coraux exposés à une plus faible concentration survivent plus longtemps, mais la plupart meurent au bout de quatre semaines», a-t-elle dit dans un communiqué.
Les pollutions majeures de la mer au charbon sont rares, mais pas impossibles, alors que le projet Adani devrait avoir pour conséquence une intensification du trafic maritime à destination du port charbonnier d’Abbot Point, situé tout près de la Grande barrière.
La Grande barrière de corail traverse par ailleurs le pire épisode de blanchissement de coraux jamais enregistré, ont annoncé en avril des scientifiques, en précisant que 93% des récifs étaient affectés.
Outre le réchauffement climatique, les récifs sont aussi menacés par les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer qui détruisent les coraux.
Canberra a dévoilé en mars 2015 un plan de protection sur 35 ans de la Grande barrière qui interdit tout déversement de déchets de dragage et fixe des objectifs en matière d’amélioration de la qualité de l’eau et de protection de la vie marine.
L’Australie doit rendre compte à l’Unesco du résultat de ses efforts d’ici le 1er décembre.
AFP