Habib Maalouf

De nombreuses observations fondamentales ont été enregistrées suite à notre visite scientifique la semaine passée à Berlin (en Allemagne), organisée par la Fondation Friedrich Ebert, pour rencontrer des responsables dans le ministère de l’Environnement, dans le parlement, dans les municipalités et dans le secteur privé afin de s’informer sur les méthodes de gestion des déchets.

La première observation est qu’en Allemagne, il existe une grande capacité à concilier entre les intérêts contradictoires de tous les acteurs, régis par des bases philosophiques, logiques, morales, politiques et économiques claires. En outre, le progrès scientifique est soumis aux exigences de ces règles et ne les dépasse que dans certains cas exceptionnels.

La question du respect de la loi est toujours admise malgré la lutte constante pour améliorer la législation et la changer. Il existe aussi un plan permanent pour la gestion des dossiers pendant dix ans au moins, afin d’éviter les situations d’urgence et les crises.

Et il y a un respect de la hiérarchie dans la mise des principes et la prise des décisions, ainsi que la législation dans la gestion des dossiers environnementaux, y compris la gestion des déchets, qui débute de l’Union européenne, vers l’Union fédérale d’Allemagne, vers les provinces (16 provinces), les municipalités (11000 municipalités), les maisons, les institutions et les individus.

Les premiers principes adoptés par l’Union européenne pour traiter le problème des déchets est l’adoption du principe d’évitement (atténuation), ce qui veut dire l’adoption de toutes les mesures nécessaires pour éviter que les produits deviennent des déchets, avant de penser à la méthode de tri ou le fait de ré-fabriquer les ordures ou les incinérer ou les mettre en décharge plus tard.

C’est le principe selon lequel les pays industriels avancés, comme l’Allemagne ont eu de grandes difficultés dans sa mise en œuvre, car ce sont des pays industrialisés qui mesurent leurs choix pratiquement selon le critère de la «faisabilité économique» avant tout autre critère, en tenant en compte l’impact environnemental des options dans un deuxième lieu.

Sur cette base, on peut interpréter et comprendre les tendances principales dans un pays industrialisé, en choisissant entre une industrie et une autre et non pas entre les industries et la non-fabrication. Ainsi, la fabrication, la mise en décharge, l’incinération et la fermentation… sont toutes des industries (et ont des effets), mais prévalent généralement sur les options d’atténuation et d’évitement ou de récupération.

La comparaison entre le choix du recyclage et la fabrication, ou le fait de profiter de la valeur calorifique des déchets en allant vers l’incinération et la production d’énergie électrique en profitant de cette valeur sans autre, se trouve sur les mêmes bases économique et industrielle.

Par conséquent, ce qui encourage le tri est l’avantage tiré du recyclage de certains matériaux. Et lorsque ces matériaux sont non recyclables ou quand le coût de leur réutilisation et recyclage est élevé, les sociétés choisissent alors la deuxième option, celle de l’incinération et la génération d’énergie.

La plus grande conclusion tirée de cette visite scientifique a confirmé nos choix intellectuels précédents sur ce que nous avons besoin au Liban pour sortir de notre crise de la gestion des déchets.

Ces options sont tirées du fait que nous sommes parmi les pays non industrialisés et nous avons tendance à être des pays consommateurs…

Il faut donc que nous adhérons aux principes de l’atténuation, de la prévention et de la récupération (la récupération des produits et des outils dangereux) avant toute autre chose, et les traduire dans des stratégies, des lois et des plans de gestion intégrée.

Nous nous sommes assurés que les tendances de la décentralisation dans le traitement ne seraient pas justes et peuvent produire plus de chaos, de l’exploitation et de l’épuisement de l’économie et des ressources… si elle n’est pas présentée dans une stratégie nationale et un plan centralisé fort et équitable.

 

Traduit de l’arabe par Maya Samaha

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


Consultants :
LIBAN : Dr. Zaynab Moukalled Noureddine, Dr Naji Kodeih
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