Si l’homme utilise toutes les réserves connues de gaz, pétrole et charbon, la température sur Terre risque de gagner près de 10°C, un scénario qui pourrait se concrétiser dès la fin du 22e siècle au rythme actuel de consommation des hydrocarbures, pointe une étude.

Le mercure pourrait gagner jusqu’à 9,5° en moyenne par rapport au niveau pré-industriel, dépassant de cinq fois la limite que la communauté internationale s’est fixée dans l’accord contre le réchauffement conclu sous l’égide de l’ONU en décembre à Paris, et rendant la planète plus invivable encore que les scientifiques ne l’anticipent déjà.

Dans la région Arctique – qui se réchauffe déjà deux fois plus vite qu’ailleurs – le thermomètre grimperait de 15 à 20°C, précise l’étude parue dans la revue Nature Climate Change.

Car la combustion de toutes les réserves d’énergies fossiles connues ajouterait dans l’atmosphère quelque 5.000 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES), notamment de CO2.

Si notre consommation se poursuivait au rythme actuel, nous arriverions à cette situation (qui équivaut à dix fois les GES déjà émis par l’homme depuis les débuts de l’industrialisation) vers la fin du 22e siècle, avancent les chercheurs.

Les experts du climat du Giec, dans leur dernier rapport de 2014, avaient jusqu’ici retenu une hypothèse haute allant jusqu’à 2.000 milliards de tonnes de GES supplémentaires dans l’atmosphère. Un taux déjà synonyme d’impacts importants (hausse du niveau de la mer, sécheresses, canicules etc).

Pour rester sous 2°, il faut de fait s’en tenir à environ 1.000 milliards de tonnes de GES au total, selon l’ONU.

Mais pour les auteurs de l’étude, il ne faut pas écarter le scénario du pire.

«Il est pertinent de savoir ce que se passera si nous n’agissons pas pour freiner le changement climatique», explique à l’AFP l’auteure principale, Kasia Tokarska, de l’université de Victoria, au Canada.

De fait, il n’est pas encore garanti que les 195 pays ayant adopté l’accord de Paris parviennent à garder le réchauffement sous les 2°C.

Les négociateurs des Etats sont réunis depuis le 16 mai à Bonn, siège de la convention de l’ONU sur le climat, pour de premières discussions sur la manière de faire avancer l’application de l’accord, encore loin d’être opérationnel.

Jusqu’ici, les recherches faisaient état d’un réchauffement plus modéré une fois franchie la barre des 2.000 mds de tonnes de GES supplémentaires.

Mais selon cette dernière étude, qui a eu recours à des modèles climatiques récents, ces rapports surestimaient la capacité des océans à absorber les GES à partir d’un certain niveau de températures.

Ces modèles prévoyaient un réchauffement de 4,3 à 8,4°C, si toutes les réserves étaient consommées. Cette nouvelle étude annonce une fourchette de 6,4 à 9,5°C.

Or, outre les émissions d’origine humaine, il faudra aussi compter avec celles d’origine naturelle, préviennent les scientifiques: par exemple les gaz à effet de serre, surtout le méthane, issus du dégel des sols des zones arctiques. Dégel qui, au-delà d’un certain seuil de réchauffement, pourrait être impossible à stopper.

 

AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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