Une conférence des Nations Unies sur les 48 pays les moins avancés du monde (PMA) a commencé vendredi à Antalya, en Turquie, dans le but d’évaluer les progrès réalisés par ces Etats au cours des cinq dernières années et de réfléchir à la façon de les mettre sur la voie du développement durable.
« Les pays les moins avancés ont connu des progrès significatifs et recèlent de ressources naturelles et humaines d’une importance potentiellement capitale pour le monde, mais nous devons faire davantage pour les soutenir », a déclaré le Haut-Représentant de l’ONU pour les pays les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Gyan Chandra Acharya, lors d’une conférence de presse dans la ville côtière.
« Cet événement est l’occasion pour la communauté internationale de se réunir et de réaffirmer les engagements mondiaux qui ont été pris en 2011 pour veiller à ce que les nations les plus pauvres du monde soient à l’avant-garde des efforts visant à construire un avenir inclusif et durable pour le monde», a-t-il ajouté.
Il y a cinq ans, en effet, les États membres de l’ONU se sont rencontrés en Turquie et ont adopté le Programme d’action d’Istanbul (PAI) en faveur des PMA, un plan sur 10 ans visant à donner une impulsion au développement économique et social dans certains des États les plus vulnérables du monde.
La séance d’ouverture de cet examen à mi-parcours du PAI, co-organisé par le bureau de M. Acharya et le gouvernement de la Turquie, a réuni des représentants de haut niveau et plus de deux mille participants issus de gouvernements, d’organisations internationales et régionales, de la société civile et du secteur privé.
Cet événement de trois jours mettra l’accent sur les progrès accomplis par les PMA dans des domaines tels que la réduction de la pauvreté, la mortalité infantile, la parité entre les sexes et l’accès aux réseaux Internet et mobiles et la croissance économique.
« C’est l’occasion de mettre l’accent sur les besoins spécifiques des PMA, et d’évaluer l’état de mise en œuvre du PAI, en tenant compte des importants programmes mondiaux conclus l’an dernier, y compris le Programme à l’horizon 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD ) », a déclaré de son côté l’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, lors de la séance d’ouverture de la conférence.
La catégorie des PMA a été officiellement créée en 1971 par l’Assemblée générale de l’ONU pour apporter un soutien international spécifique aux Etats membres les plus défavorisés des Nations Unies, à savoir ceux présentant les indicateurs de développement socio-économique les plus bas (taux de mortalité infantile élevé, espérance de vie faible, etc.).
Selon l’ONU, la liste actuelle des PMA compte 48 pays, dont 34 en Afrique, 13 en Asie-Pacifique, et un en Amérique latine. Le pays le plus récent à avoir intégré cette liste est le Soudan du Sud. Samoa est le seul pays à être sorti de cette liste depuis 2011. Depuis mars 2015, sept autres PMA (Bhoutan, Kiribati, Népal, Sao Tomé-et-Principe, Îles Salomon, Timor-Leste et Tuvalu) remplissent les critères leur permettant de sortir de cette liste. La Guinée équatoriale, le Vanuatu et l’Angola seraient également sur le point de satisfaire ces critères.
« Malgré des progrès importants, cependant, d’importants défis subsistent : 51% de la population des PMA vit dans l’extrême pauvreté, et 18 millions d’enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés », a déclaré Mme Clark, ajoutant que si les PMA accueillent 12,5% de la population mondiale, leurs exportations ne représentent que 1,1% du total.
« Il est impératif d’obtenir, dans les 15 prochaines années, une réduction du nombre des PMA », a quant à lui déclaré le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, Mogens Lykketoft, dans un entretien avec le Centre d’actualités de l’ONU.
« Nous devons faire en sorte qu’il y ait assez de croissance dans leurs économies pour que beaucoup de PMA puissent sortir de cette catégorie », a-t-il ajouté, notant que la persistance des conflits dans nombre de ces pays constitue une entrave majeure à leurs efforts pour mettre fin au sous-développement, à la pauvreté et à la faim.