Greenpeace a porté plainte pour pollution de l’eau contre le plus ancien centre de stockage de déchets nucléaires en France, situé dans le département de la Manche et accusé de fuites.

« Nous avons déposé plainte auprès du parquet de Cherbourg », a indiqué mercredi, accusé de réception à l’appui, Laura Monnier, chargée des questions juridiques de l’organisation écologiste.

« Pas de communication », a déclaré la procureur de la République de Cherbourg Emmanuelle Bochenek-Puren.

Près de 930.000 tonnes de déchets, dont 100 kg de plutonium, hautement radioactif, sont stockées à 6 à 8 m sous terre, à Digulleville, au Centre de stockage de la Manche (CSM), qui a reçu des déchets entre 1969 et 1994, dans des conditions beaucoup moins strictes au départ qu’aujourd’hui, selon l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) qui gère le CSM.

« Le délit de pollution est parfaitement constitué », estime Yannick Rousselet chargé des questions nucléaires de Greenpeace dénonçant des « fuites » de « tritium », un radionucléide à base d’hydrogène beaucoup plus fluide que le plutonium mais nettement moins dangereux.

Pour l’ONG, le CSM fuit toujours. Pour l’Andra et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la présence plus importante qu’ailleurs du tritium sous et dans les environs du CSM n’est due qu’à un accident survenu en 1976. Et l’Andra affirme que le CSM est aujourd’hui étanche.

Greenpeace s’appuie sur un rapport de l’ACRO (association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest) paru en avril.

Selon le laboratoire associatif indépendant, « il est courant d’observer le tritium à plus de 100 Bq/l dans le ruisseau Sainte Hélène », proche du CSM, alors que ce radionucléide est normalement à 1 Bq/l dans les rivières. Dans un des puits de contrôle de la nappe phréatique sous le CSM, le tritium est à 81.000 Bq/l de moyenne annuelle en 2015, martèle M. Rousselet.

Le gendarme du nucléaire assure toutefois que le CSM respecte la réglementation et que le « tritium globalement décroît dans la nappe ».

Les « valeurs évoquées » pour les ruisseaux sont « extrêmement faibles », a ajouté Guillaume Bouyt chef de l’antenne normande de l’ASN.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé le seuil de potabilité de l’eau à 10.000 Bq/l.

Ailleurs, pour les centrales nucléaires, EDF a déclaré des hausses de tritium bien avant que ne soit atteint les 100 Bq/l. Et l’ASN tape du poing sur la table pour des pics très inférieurs à 1.000 Bq/l.

 

AFP

 

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
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