Le Parlement a approuvé définitivement mercredi, par un vote du Sénat, la ratification de l’accord sur le climat conclu en décembre à Paris à l’issue de la COP21, ce qui fera de la France « le premier pays industrialisé » à boucler l’adoption de ce traité historique.

La ratification formelle par François Hollande et les ministres concernés aura lieu mercredi 15 au matin, avant le conseil des ministres, a annoncé à l’AFP la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, saluant un « moment historique ».

Tous les groupes politiques du Sénat ont voté pour le projet de loi déjà adopté à l’Assemblée le 17 mai, mais quelques sénateurs ont préféré s’abstenir. « Il y a peu d’occasions d’avoir des votes à l’unanimité ou à la quasi-unanimité », s’est réjouie Mme Royal, pour qui « nous allons pouvoir grâce à ce vote entraîner les autres pays », notamment européens.

Elle a salué une « compétition positive » entre Etats pour la ratification et formulé le vœu que l’accord «soit applicable » avant la COP22 de Marrakech en novembre.

Pour entrer en vigueur, il faut que 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre le ratifient, un objectif dont on n’est « pas très loin » selon Mme Royal.

Auparavant, en séance, la ministre avait souligné que l’accord « fonde une alliance nouvelle pour l’avenir, donne le signal d’un changement économique, social, environnemental; chaque nation y contribue, mais en association avec de nombreux acteurs non étatiques: régions, villes, ONG, entreprises et citoyens ».

Elle a aussi relevé que cet accord « n’est pas figé dans le marbre, il est évolutif ». S’il vise à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés, si possible à 1,5 degré, il appelle « à diminuer les émissions de gaz à effet de serre le plus tôt possible, pour une neutralité des émissions dans la seconde partie du siècle », a-t-elle dit.

Avec ce vote, la France est le deuxième pays d’Europe à ratifier l’accord de Paris, après la Hongrie, mais elle est aussi le premier pays industrialisé, membre du G7 et du G20, à le faire.

Pour Mme Royal, « la France envoie un signal fort » pour « redonner un espoir à tous ceux qui sont les premiers menacés par la montée des mers ou la désertification ».

« Si l’on pouvait encore en douter, les crues dramatiques qu’a connues notre pays en plein mois de juin viennent démontrer l’urgence de battre en brèche le réchauffement climatique », a déclaré le rapporteur de la commission des Affaires étrangères Christian Cambon (Les Républicains, LR). « C’est ce que fait l’accord signé le 12 décembre 2015.

Le consensus scientifique est sans ambiguïté », a-t-il dit.

Un argument repris par d’autres élus, à l’instar de la socialiste Éliane Giraud, qui a notamment convoqué l’image « du zouave du pont de l’Alma les pieds dans l’eau ».

« Tout le monde aujourd’hui est, la main sur le cœur, en faveur d’une action climatique en général… mais ce consensus ne survit guère aux intérêts particuliers », a regretté Ronan Dantec (écologiste).

« Notre défi est bien aujourd’hui d’abord celui-là, convaincre et encore convaincre de l’urgence absolue d’une action résolue, et coordonnée à toutes les échelles », a-t-il ajouté.

Plusieurs élus ont aussi formulé des inquiétudes sur le sort de l’accord dans l’éventualité de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, « un étrange personnage qui considère que le réchauffement climatique est une invention chinoise », selon les termes de Chantal Jouanno (UDI).

Odette Herviaux (PS) a aussi regretté qu’aucune disposition particulière de l’accord ne prenne en compte les mers et les océans, « les premiers puits de carbone », le jour-même de la Journée mondiale des océans.

A ce stade, 17 pays ont ratifié l’accord de Paris, essentiellement des petits Etats insulaires, qui représentent 0,04% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Mais des acteurs majeurs, dont la Chine et les États-Unis, les deux principaux pollueurs, ont annoncé leur intention de le faire.

 

AFP

 

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