Le bruit en Ile-de-France a un coût social estimé à 16,2 milliards d’euros par an, car il engendre notamment des accidents du travail, des pertes de productivité et des problèmes de santé, indique Bruitparif, observatoire du bruit dans la région.
L’Ile-de-France, «qui compte environ 19% de la population, apparaît ainsi particulièrement impactée par le bruit en concentrant 28% des coûts liés aux nuisances sonores dans le pays», souligne Bruitparif, un organisme créé en 2004 à l’initiative du Conseil régional.
Il faut cependant rester prudent sur cette estimation, car «l’approche méthodologique retenue n’a pas permis de quantifier les coûts de certaines nuisances», comme «le bruit subi lors des loisirs ou les effets cumulatifs des expositions, faute de données suffisantes»’, avertit Bruitparif. Il s’agit d’un «ordre de grandeur».
Les coûts liés au bruit des transports sont les plus importants: «environ 6,9 milliards d’euros par an», ce qui représente «exactement le tiers du coût estimé des bruits des transports pour la France entière», souligne Bruitparif.
Neuf des quelque 12 millions de Franciliens sont «significativement» exposés au bruit des transports, «dont 3,4 millions fortement», précise-t-il.
Sur les 6,9 milliards d’euros que représente le coût social du bruit des transports, 3,9 concernent les «impacts sanitaires». Ce chiffre correspond à «la valorisation économique des quelque 77.000 années de vie en bonne santé perdues chaque année du fait des troubles du sommeil, de la gêne et des risques cardiovasculaires accrus», explique Bruitparif.
Le bruit des transports entraîne aussi des dépréciations immobilières (2,1 milliards d’euros) et dans une moindre mesure des pertes de productivité et des troubles de l’apprentissage.
Bruitparif chiffre à 4,3 milliards d’euros le coût des nuisances sonores dans le milieu professionnel, soit 22% du coût pour la France entière. Le coût des pertes de productivité est estimé à quatre milliards, celui des accidents du travail et de la surdité à 0,248 milliard.
L’étude estime «à titre indicatif» à 3,7 milliards le coût des bruits de voisinage.
Elle chiffre à 1,3 milliard celui des «répercussions économiques des troubles de l’apprentissage et des décrochages scolaires liés au bruit en classe».
Le Conseil national du bruit et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), avaient évalué à 57 milliards d’euros par an le coût social du bruit sur l’ensemble de la France.
AFP