Paris a connu son printemps le plus pluvieux depuis 150 ans (date du début des mesures), battant le record de 1928, a confirmé lundi Météo-France qui, à la veille de l’été, ne prévoit pas un retour immédiat du grand beau temps dans le pays.
Dans la capitale, le cumul de pluies sur trois mois a été le plus fort depuis 1873 et le début des mesures à la station Montsouris: 320 mm, en incluant les pluies de ce lundi, soit environ le double de la normale.
Le record de 1928 (277 mm) est battu. Même sans le pic de précipitations de la fin mai (près de 100 mm), à l’origine de la crue exceptionnelle de la Seine, ce printemps aurait tout de même figuré parmi les plus pluvieux, du fait d’averses régulières.
Ce printemps aura été exceptionnellement arrosé en région parisienne, mais aussi dans le Centre – deux zones touchées par d’importantes inondations -, dans l’est, sur une part de la Bourgogne et de l’Alsace, selon Météo-France qui avait déjà annoncé des records début juin.
Ainsi à Besançon, pourtant plus familière de ce type de météo, 622 mm d’eau sont tombés en trois mois, soit deux fois plus que la normale. C’est le 2e plus haut niveau enregistré (651 mm en 1983).
A l’origine de ce long tunnel météorologique, la persistance de «conditions plus dépressionnaires que la normale sur l’Europe centrale et de l’ouest», avec des anticyclones bloqués au sud des Açores d’une part et sur les hautes latitudes, près de l’Islande d’autre part, explique Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo-France.
«On est sur la trajectoire des dépressions, peu mobiles, et qui tournicotent sur place», résume-t-il.
Pourquoi? Les facteurs sont multiples: températures océaniques, effet lointain d’El Nino, éléments stratosphériques, etc.
En revanche, les régions méditerranéennes mais aussi la Bretagne auront eu un printemps légèrement plus sec que la normale.
Pour la suite, Météo-France annonce «un intermède estival» pour mercredi et jeudi sur les trois quarts du pays, avec 35° localement en Aquitaine et en Provence, 28° à Paris. Mais il sera suivi d’une dégradation orageuse et d’une baisse des températures.
«A partir du week-end et pour les jours qui suivent, ce sera mitigé, variable, avec localement des averses, des températures à peu près de saison mais sans excès. Il n’y a pas de grand beau temps ensoleillé, généralisé entrevu pour le moment», prévient M. Kapikian.
AFP