Interdiction des poids-lourds sous le tunnel de Fourvière, extension des voies cyclables, instauration d’une prime pour renouveler les appareils de chauffage au bois… la Métropole de Lyon a présenté mardi son plan « Oxygène » de lutte contre la pollution de l’air.
« La mauvaise qualité de l’air est responsable chaque année en France de 48.000 décès par an et de 4% à 8% des décès dans notre région », a indiqué lors d’une conférence de presse le président PS de la Métropole Gérard Collomb, pour expliquer sa volonté de prendre ce «problème à bras le corps ».
Si entre 2010 et 2014, grâce à une politique environnementale «volontariste », une baisse de 85% des dioxines, de 74% des oxydes de soufre, de 50% du dioxyde d’azote et des particules fines (PM10) a été enregistrée, les niveaux de concentration de ces deux derniers polluants « restent encore trop élevés », a précisé la Métropole dans un document.
Ainsi, le dispositif préfectoral mis en oeuvre lors des épisodes de pollution a été déclenché durant 42 jours en 2015 contre 31 jours l’année précédente, les trois quarts du temps du fait des particules fines « produites par les activités industrielles, le transport et l’ancien chauffage au bois individuel ».
Parmi les mesures préconisées dans le cadre du plan « Oxygène » pour faire baisser davantage les émissions polluantes d’ici 2020, l’interdiction définitive du transit des poids lourds sous le tunnel de Fourvière, bien connu des Lyonnais pour ses interminables embouteillages.
« Il y a déjà eu des réductions de trafic mais pas d’interdiction totale », a souligné M. Collomb. La mesure pourrait être effective d’ici 2020.
La perspective « d’une voie réservée aux transports en commun et aux taxis » sur l’A6/A7 entre Limonest et Pierre-Bénite dans le cadre du prochain déclassement de l’autoroute, qui a été autorisé en mai, a été de même évoquée.
Outre le projet de tronçon ouest du périphérique de Lyon, qui devrait permettre le contournement de la Métropole d’ici 2030, une extension des pistes cyclables à 1.000 kilomètres au total contre 670 aujourd’hui ainsi qu’ »une « poursuite de l’investissement » dans l’offre des transports en commun (un milliard d’euros prévus pour la période 2015-2020) sont également prévus.
Enfin, le renouvellement des appareils de chauffage individuel au bois «non-performants », qui génèrent à eux seuls « un quart des émissions de particules fines », sera encouragé par une prime.
D’après une étude de Santé Publique France, rendue publique lundi, la pollution atmosphérique par les particules fines provoque la mort de 48.000 personnes chaque année en France, ce qui en fait la troisième cause de mortalité évitable derrière le tabac et l’alcool.
AFP