Inscrite dans la loi sur la transition énergétique, l’interdiction des sacs plastique fins va entrer en vigueur en deux temps: le 1er juillet 2016 pour les sacs de caisse et le 1er janvier 2017 pour les sacs d’emballage des fruits et légumes.
Pourquoi interdire les sacs plastique fins?
Ces sacs sont à l’origine d’un énorme gaspillage: fragiles, ils sont souvent jetés sitôt rentrés chez soi et la marchandise déballée. Selon le gouvernement, il y a chaque année, 5 milliards de sacs fins en plastique distribués aux caisses et 12 milliards aux rayons fruits et légumes. Une partie se retrouve dans les océans, où ils sont une catastrophe pour une partie de la faune marine, qui les ingère. Ils viennent aussi alimenter les gigantesques « mers » de plastique formées par de grands courants marins.
Quels sacs interdits le 1er juillet?
Les sacs fins en plastique ne pourront plus être distribués à la caisse des grandes surfaces, des petits commerces (boulangeries, pharmacies, boucheries, etc.) et des marchés. Les sacs dont l’épaisseur est supérieure à 50 microns seront encore autorisés. Depuis une dizaine d’années, la grande distribution a commencé à faire payer les sacs de caisse, qu’ils soient fins ou solides, ce qui a fait passer le nombre de sacs qu’elle distribuait à ce niveau de 12 milliards à 700 millions. Certaines enseignes proposent aussi des sacs en papier payants.
Et les sacs pour les fruits et légumes?
Les sacs ultrafins utilisés pour les fruits et légumes seront interdits au 1er janvier 2017. Après cette date, il faudra les remplacer par des sacs en papier ou des sacs qui sont à la fois « biosourcés » et «compostables de manière domestique », selon le décret paru en mars 2016. Plusieurs industriels se positionnent sur ce marché: BASF, Carbios, Sphère, Novamont, etc.
Qu’est-ce qu’un sac biosourcé et compostable?
Un sac biosourcé est composé en partie de matière organique (amidon de maïs ou de pomme de terre) et contient encore du plastique, mais qui pourra se dégrader totalement. La loi prévoit des sacs biosourcés à 30% en 2017, 40% en 2018, 50% en 2019 et 60% en 2025. Un matériau compostable a la faculté – dans certaines conditions et même s’il contient du plastique – de se dégrader tout seul et de se transformer en eau et en CO2. Le compostage nécessitant un certain taux d’humidité, de chaleur, d’aération, la norme « compostage domestique » correspond à ce qui peut se faire à la maison, en quelques semaines, et pas dans des conditions industrielles optimales.
Est-ce plus cher?
A priori, oui. Le coût d’un sac fin en plastique, en général produit en Asie, est d’environ 0,5 centime. Ceux biosourcés, qui pourraient être fabriqués en France et en Europe, coutent une poignée de centimes.
Que deviendront les sacs biosourcés jetés dans une poubelle?
Si une ville a une collecte séparée des biodéchets (matière organique), ces sacs pourront être mis dans le bac ou le sceau dédié. Si un particulier fait du compostage individuel, il pourra le mettre dans son compost.
En revanche, en l’absence de collecte séparée, le sac se retrouvera dans la poubelle d’ordures ménagères classique et finira soit enfoui, soit incinéré.
Y a-t-il de faux sacs biodégradables?
Les sacs oxo-dégradables, que certains disaient biodégradables, ne le sont pas et ne sont pas autorisés. Ce sont des sacs en plastique qui sous l’action de la chaleur et de la lumière se décompose en minuscules granules de plastique. La pollution est moins visible mais néanmoins réelle, surtout pour la faune marine.
Comment font nos voisins?
Il existe une grande disparité entre les Européens. Les Danois ou les Finlandais consomment quatre sacs par habitant et par an, les Français 80, les Portugais et les Polonais plus de 400. Mais l’Union européenne a imposé aux Etats de rendre payants les sacs fins non biodégradables au plus tard au 31 décembre 2018 ou de prendre des mesures pour réduire leur consommation annuelle à 90 sacs par habitant et par an fin 2019.
AFP