À la mi-juin 2016, près de 18 millions de doses de vaccins antiamarils avaient été distribués dans le cadre des campagnes de vaccination d’urgence en Angola, en Ouganda et en République démocratique du Congo. Si les pays n’ont pas suffisamment de vaccins, ils peuvent avoir accès à la réserve mondiale pour les situations d’urgence.
La fièvre jaune urbaine peut se propager rapidement dans les villes densément peuplées, provoquant alors des milliers de morts, avec des conséquences humanitaires très graves. La vaccination est la mesure de prévention la plus importante contre cette maladie.
Si les pays n’ont pas suffisamment de vaccins, ils peuvent avoir accès à la réserve mondiale pour les situations d’urgence.
En partenariat avec l’UNICEF, Médecins sans frontières (MSF) et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), l’OMS a créé en 1997 le Groupe international de coordination (GIC) pour l’approvisionnement en vaccins afin de gérer des réserves d’urgence de vaccins dans la perspective de futures flambées et de coordonner la distribution des vaccins dans les zones en ayant le plus rapidement besoin. Des GIC ont été mis en place pour permettre l’accès aux vaccins contre le choléra, la méningite et la fièvre jaune.
Il faut un temps assez long pour produire le vaccin antiamaril, environ 12 mois, et il est difficile de prévoir à l’avance les quantités qui seront nécessaires chaque année pour riposter aux flambées.
À l’origine, le GIC prévoyait de stocker 2 millions de doses par an mais, avec les demandes croissantes, la réserve d’urgence a été portée à 6 millions de doses par an en 2003, grâce à l’aide financière de Gavi, l’Alliance du Vaccin.
Cette année, la réserve mondiale de 6 millions de doses de vaccin antiamaril a déjà été épuisée par deux fois pour la riposte en Angola. Cela n’était encore jamais arrivé. Dans le passé, le GIC n’a jamais utilisé plus de 4 millions de doses pour maîtriser une flambée dans un pays.
Face aux demandes croissantes cette année, les 4 principaux fabricants qui fournissent la réserve mondiale en vaccins antiamarils ont travaillé jour et nuit pour reconstituer les stocks. Début juin 2016, il y avait 6,2 millions de doses mais cela pourrait ne pas suffire si plusieurs flambées surviennent simultanément dans des régions densément peuplées.
Flambée de fièvre jaune en Angola
La fièvre jaune a été confirmée pour la première fois le 19 janvier 2016 par les laboratoires au National Institute for Communicable Diseases en Afrique du Sud. Neuf jours plus tard, le 29 janvier, le ministère angolais de la santé a demandé 1,8 million de doses de la réserve mondiale d’urgence. Le GIC a approuvé cette demande le jour même et les doses de vaccin étaient dans le pays le 3 février, prêtes pour une campagne de vaccination ciblée.
Depuis lors, le pays a fait plusieurs demandes supplémentaires pour des vaccins de la réserve d’urgence et, au 18 mai, il avait reçu au total 11,7 millions de doses. Les campagnes de vaccination en cours dues à la propagation ultérieure de la maladie entraînent des demandes continuelles sur la réserve.
De plus, des flambées en Ouganda et en République démocratique du Congo ont mobilisé l’approvisionnement mondial avec des demandes de 700 000 et 2,2 millions de doses respectivement. À la mi-juin, près de 18 millions de doses avaient été distribuées dans les trois pays pour les campagnes de vaccination d’urgence.