C’est un énorme parc éolien au Brésil, porté par le groupe français Voltalia et deux partenaires locaux, Chesf et Encalso Damha : le complexe VamCruz a été inauguré cette semaine, nouvel exemple de l’essor de l’éolien chez le géant latinoaméricain.
Construit en seize mois sur un haut plateau en bordure de mer où se trouvent aussi des puits de forage de pétrole, « ce parc a une capacité installée de 93 mégawatts », explique à l’AFP Robert Klein, directeur pour le Brésil de Voltalia, producteur d’électricité à partir d’énergies renouvelables.
Installé dans le nord-est du Brésil, une région privilégiée par des vents forts et stables, VamCruz est entré en production en décembre dernier et a été inauguré officiellement mercredi à Serra do Mel, à quelque 300 km de Natal, la capitale du Rio Grande do Norte.
Avec ses 31 turbines, le parc permet de couvrir la consommation en électricité d’environ 200.000 familles brésiliennes.
Chaque éolienne mesure 120 mètres de haut et cette énergie propre permet d’économiser 160.535 tonnes de CO2 chaque année.
Présent au Brésil depuis dix ans, le Français Voltalia finit de construire, près de VamCruz, un autre parc, Serra Para, d’une capacité installée de 99 MW et qui devrait être opérationnel fin 2016.
Au total, il gérera désormais un complexe éolien de 300 MW, soit l’un des plus importants du Brésil.
Dans la première économie d’Amérique latine, ce type d’énergie a battu un record de production quotidienne le 22 juin, 4.392 MW, suffisants pour approvisionner 19 millions de logements, selon le ministère des Mines et de l’Energie.
L’éolien a connu un boom au Brésil à partir de 2009-2010 et représente aujourd’hui 7% de la production totale d’électricité du géant sud-américain où 60% de l’énergie électrique provient de centrales hydroélectriques.
« Dans deux ou trois ans, le Brésil devrait dépasser la puissance installée des éoliennes en France », prévoit le responsable de Voltalia dans le pays.
« Etant donné l’espace qu’il y a au Brésil, les vents extrêmement favorables, les besoins forts en électricité, cela permet de viabiliser ce type de projet qui à l’échelle européenne reste gigantesque », souligne M. Klein.
Car en France les projets sont bien plus modestes : « On construit des parcs éoliens de 10 à 20 MW ».
Le PGD de Chesf, José Carlos de Miranda Farias, précise quant à lui que « l’énergie éolienne est un outil de développement dans les régions arides du Nordeste, celles où vivent les gens les plus pauvres et les plus démunis ».
La population locale bénéficie ainsi de programmes sociaux et environnementaux implantés par les entreprises : projet de désalinisation de l’eau et d’accès à l’eau potable, projet d’éducation à travers le sport, entre autres.
Dans le cas du parc de VamCruz, les terres ont été louées à 60 propriétaires, des agriculteurs, qui reçoivent un loyer mensuel (calculé en pourcentage du chiffre d’affaires) qui leur permet de compléter leurs revenus.
Pour le patron de Chesf, l’énergie solaire « est amenée à se développer à l’avenir, car cette région aride est aussi le meilleur potentiel du Brésil en la matière » et le gouvernement souhaite justement la développer.
Seule ombre au tableau: la baisse de la demande en énergie électrique provoquée par la récession économique que traverse actuellement le Brésil, la pire en un siècle, même si les prix de l’énergie éolienne brésilienne sont très compétitifs, représentant la moitié des tarifs du marché européen.
Mais « le secteur éolien est l’un des moins impactés par la crise », souligne M. Farias.
Il se veut d’ailleurs optimiste sur le long terme : « Il est impossible de ne pas continuer de développer l’énergie éolienne car c’est un potentiel exceptionnel au Brésil en termes de ventes et en termes de coûts. Je ne crois pas qu’on assistera à un ralentissement de l’industrie éolienne ».
AFP