Le Comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a annoncé jeudi avoir inscrit cinq sites libyens sur la Liste du patrimoine mondial en péril, un jour après l’appel lancé par la responsable de l’agence à mettre un terme aux destructions de l’ancienne ville d’Alep, en Syrie.
« Les sites concernés sont : Cyrène, Leptis Magna, le Site archéologique de Sabratha, les Sites rupestres du Tadrart Acacus, l’Ancienne ville de Ghadamès », a déclaré l’UNESCO dans un communiqué de presse, précisant que ces sites ont été ajouté à la Liste du patrimoine mondial en péril, en raison des dégâts subis et risques encourus en lien avec le conflit qui affecte le pays.
Le Comité, qui se réunit depuis le 10 juillet à Istanbul, en Turquie, dans le cadre de sa 40ème session, a rappelé que la Libye était soumise à une forte instabilité et que des groupes armés sont présents sur ces sites ou à proximité.
Il a justifié cette décision par les dommages déjà survenus et les graves menaces qui pèsent sur ces sites. « Le Comité du patrimoine mondial a pris cette décision dans le cadre de l’examen de l’état de conservation des sites déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial », a indiqué l’agence.
La Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial et mobiliser le soutien de la communauté internationale en faveur de la protection de ces sites.
Par ailleurs, la veille, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a une nouvelle fois appelé dans un communiqué de presse à mettre un terme à la destruction de l’ancienne ville d’Alep, en Syrie, qui est inscrite au patrimoine mondial.
Mme Bokova a en effet indiqué que, selon des rapports confirmés par la Direction générale syrienne des antiquités et des musées, le Musée national d’Alep, situé à juste à l’extérieur des limites de l’ancienne ville, a été frappé par des tirs de mortier le 11 juillet 2016. « L’ancienne ville d’Alep a subi d’importants dégâts au cours des 4 dernières années. La destruction du musée est un nouveau coup porté à l’héritage et l’histoire de tous les Syriens », a dénoncé la Directrice générale, appelant toutes les parties à cesser la violence et à « laisser le patrimoine culturel en dehors du conflit ».
La ville d’Alep est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en péril depuis 2013, un statut qui a été confirmé ces derniers jours dans le cadre de la 40ème session du Comité du patrimoine mondial, à Istanbul.
Le Musée national est le plus important musée de la ville et abrite des milliers d’objets reflétant toutes les périodes de l’histoire syrienne, y compris une importante section islamique. La plupart des collections ont déjà été évacuées par la Direction générale syrienne des antiquités et des musées et mises en lieu sûr, mais l’UNESCO demeure inquiète concernant le sort des objets ne pouvant pas être déplacés.