Les six premiers mois de 2016 ont été de loin les plus chauds sur le globe dans les annales et le mercure est en passe de battre un nouveau record pour l’année alors que le réchauffement se poursuit, ont indiqué des climatologues de la Nasa.

« Les températures moyennes pour la première moitié de cette année sont les plus excessives que nous ayons vues jusqu’à présent pour cette période », a souligné Gavin Schmidt, directeur des études spatiales au Centre Goddard de la Nasa.

« 2015 a été une année très chaude mais 2016 s’avère être plus chaude encore », a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse.

De janvier à juin, la température à la surface des terres et des océans a surpassé le record de 2015 de 0,2 degré Celsius, dépassant de 1,05 degré la moyenne du siècle passé (à 13,5 degrés), a par ailleurs annoncé l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

Il s’agit des six mois les plus chauds depuis le début des relevés de températures en 1880.

Le mois dernier a aussi été le mois de juin le plus torride jamais enregistré, et le quatorzième mois consécutif durant lequel un record de température mensuelle a été enregistré sur la planète.

Il s’agit de la plus longue période continue de montée des températures globales en 137 ans.

« En moyenne, les températures ont été 1,3 degré Celsius plus élevées qu’à la fin du 19e siècle » de janvier à fin juin, a précisé Gavin Schmidt.

Cette hausse du thermomètre pendant les six premiers mois de 2016 est déjà « proche de l’objectif » bas de l’accord de Paris sur le climat, qui vise à maintenir l’augmentation de la température globale au-dessous de deux degrés, voire 1,5 degré par rapport à l’ère pré-industrielle, a-t-il pointé.

« On peut vraiment dire que nous flirtons avec les objectifs bas » de Paris avec cette hausse de 1,3 degré constatée en moyenne au premier semestre, a-t-il ajouté.

Selon lui, le courant équatorial chaud du Pacifique El Niño, réapparu l’an dernier et en passe de se dissiper, n’a contribué « qu’à environ 40% de la hausse des températures depuis le début de l’année par rapport à 2015 ».

« Les 60% restant sont dus à d’autres facteurs dont surtout le très fort réchauffement de l’Arctique » qui s’explique par les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Avec la disparition d’El Niño et l’apparition du courant froid du Pacifique La Niña, 2017 devrait être moins chaud, a cependant prédit le climatologue, tout en soulignant que la tendance à long terme du réchauffement se poursuit.

« La chaleur entre janvier et fin juin était répandue sur la plupart du globe surtout dans l’Arctique tandis que l’Antarctique était la seule exception », a aussi noté Gavin Schmidt.

Des températures nettement plus chaudes que la moyenne ont été mesurées dans la plupart des océans en juin avec des records dans le centre et le sud du Pacifique, le nord-ouest et le sud-ouest de l’Atlantique et dans certaines parties du nord-est de l’océan Indien, a indiqué la NOAA.

Mais les effets les plus spectaculaires depuis janvier ont été observés dans l’Arctique.

« Chaque mois, à l’exception de mars, a enregistré un record mensuel » de recul des glaces arctiques, a pointé Walt Meier, un scientifique du centre Goddard de la Nasa.

L’étendue moyenne de la banquise était ainsi en juin 11,4%, soit 1,3 million de km2, au-dessous de la moyenne enregistrée de 1981 à 2010, selon la NOAA et la Nasa.

C’est la plus faible superficie de glace constatée depuis le début des observations par satellite en 1979, et 259.000 km2 de moins que le précédent record en 2010.

Désormais, la superficie des glaces dans l’océan Arctique au plus chaud de l’été, quand la fonte est la plus forte, est de 40% moindre qu’à la fin des années 1970.

Depuis le début des années 1980, la banquise se réduit à un rythme de 13,4% par décennie.

 

AFP

 

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