À l’occasion de la sortie de Tu ne tueras point, ce mercredi 9 novembre, retour sur la carrière houleuse de Mel Gibson. 

Dix ans après Apocalypto, Mel Gibson revient en tant que réalisateur avec Tu ne tueras point, qui sort en salles ce mercredi 9 novembre. Ce biopic de guerre poignant et brillant est un bel exemple de come-back, après une décennie de controverses.

Alors que l’on pensait que la carrière de Mel Gibson était finie, ce nouveau long-métrage porté par Andrew Garfield pourrait bien marquer son retour en grâce. En attendant, retour sur une carrière hors du commun.

De Mad Max à L’Arme Fatale

La première fois que l’on a vu Mel Gibson sur grand écran, il avait une serviette orange autour de sa taille, tout heureux de partir en week-end avec sa bande de copains… avant qu’ils ne se retrouvent empêtrés dans une sordide affaire de meurtre. C’était dans Summer City, de Christopher Fraser, en 1977.

La consécration ne vient que deux ans plus tard, lorsqu’il tient le rôle-titre du Mad Max de Georges Miller, un film post-apocalyptique fauché qui bénéficia d’un succès phénoménal. Désormais remplacé par Tom Hardy dans les nouveaux opus, Mel Gibson a laissé une empreinte éternelle dans le cinéma avec ce rôle de baroudeur qui le fit passer du statut de quasi anonyme à celui de star internationale.

Il poursuivra son ascension grâce à ce personnage dans les deux volets suivants (Mad Max 2 : Le Défi et Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre, sortis en 1981 et 1985) toujours sous la houlette de George Miller

(© Solaris Distribution)

(© Solaris Distribution)

Avec la franchise de L’Arme fatale, qui démarre en 1987, l’acteur s’impose comme une valeur sûre des films d’action et devient l’une des stars les mieux payées d’Hollywood. Il y joue un flic rebelle dont le partenaire est campé par le génial Danny Glover. L’acteur se retrouve alors embarqué dans une série de quatre films, qui s’achèvera en 1998.

 

De L’Homme sans visage à Braveheart

En 1993, sa notoriété lui permet de réaliser son premier film, L’Homme sans visage, dans lequel il s’offre le premier rôle. Pour ce long-métrage, il se métamorphose en génie solitaire, rendu effrayant par ses balafres et un sombre passé, qui sort de son isolement en prenant sous son aile son jeune voisin en quête d’une figure paternelle.

Deux ans plus tard, en 1995, il se lance dans les films historiques avec Braveheart, qui nous plonge dans la vie de William Wallace, héros et symbole de l’indépendance écossaise, qui défia avec courage le roi d’Angleterre au XIIIe siècle. Rôle-titre là encore, Mel Gibson est sur tous les fronts sur ce projet : devant et derrière la caméra. Pour tous ses efforts, il sera récompensé par les oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur.

 

La Passion du Christ et le déclin

Après avoir joué dans le très bon Signes de M. Night Shyamalan, en 2002, Mel Gibson élargit son registre de réalisateur en livrant un film d’une violence insoutenable : La Passion du Christ, une œuvre (tournée en hébreux, latin et araméen) qui relate les douze dernières heures de Jésus. En dépit du succès du film, dont il envisage même une suite, Mel Gibson s’attire les foudres de certains critiques, qui y décèlent notamment un propos antisémite et un non respect de la véracité historique.
Hollywood commence à sérieusement se méfier de l’animal, qui semble de plus en plus fragilisé par sa dépendance à l’alcool et une vie personnelle compliquée (marquée par un douloureux divorce). En 2006, alors qu’il présente sa troisième réalisation, Apocalypto (un film sur la chute de la civilisation Maya rythmé par une succession de scènes d’attaques sauvages), l’industrie du cinéma tourne le dos à ce catholique traditionaliste, pour avoir tenu des propos antisémites au cours d’une arrestation pour conduite en état d’ivresse (ce dont il s’excusera par la suite).
Un épisode de South Park, intelligemment baptisé “La Passion du Juif”,  le tourne en ridicule :


Cependant, l’acteur décroche encore quelques rôles, ce qui lui permet de garder un pied dans le cinéma et de ne pas sombrer dans l’oubli. On l’aperçoit notamment en flic pétant un câble dans Hors de contrôle en 2010 ; en déprimé accro à sa marionnette dans Le Complexe du castor, aux côtés de Jodie Foster, l’année suivante ; ou encore en grand méchant dans Machete Kills. Plus récemment, il a joué un père en pleine rédemption dans Blood Father, sorti cet été : un rôle d’ex-motard, ex-alcoolique et ex-taulard qui lui sied à merveille.

 

Tu ne tueras point, un retour bluffant

Aujourd’hui, Mel Gibson revient avec une petite perle cinématographique sur la Seconde Guerre mondiale, qui se concentre sur le personnage authentique de Desmond Doss. Andrew Garfield (The Amazing Spider-Man) y est bluffant dans ce rôle de jeune homme très pieux, éduqué par un père violent et alcoolique (Hugo Weaving), qui s’engage dans l’armée dans l’optique de devenir médecin de guerre. Mais comme il refuse de toucher une arme, il suit péniblement la formation traditionnelle militaire, tout en se battant pour ses idées.

Avec Tu ne tueras point, Mel Gibson, au regard toujours sanguinaire, renouvelle le film de guerre avec des scènes spectaculaires (à voir seulement si on a l’estomac bien solide), tout en gardant le focus sur Desmond, un héros un peu gauche mais courageux, qui s’est vu remettre la Médaille d’honneur par le président Truman. Le réalisateur ne cache pas son admiration pour le personnage principal de son film :
“Desmond Doss était un être à part. Rares sont ceux qui seraient capables d’agir comme il l’a fait. Dans un paysage cinématographique dominé par des ‘super-héros’ fictifs, j’ai pensé qu’il était temps de rendre hommage à ce héros tout à fait réel.“
Ce cinquième long-métrage de Mel Gibson se décompose en deux parties bien distinctes. La première, (pendant laquelle il faut quand même s’accrocher) est un peu entachée de niaiseries, mais reste nécessaire pour accéder à la seconde (qui se passe sur le front du Pacifique), merveilleuse et poignante. D’une certaine manière, on pourrait voir dans ce film la propre histoire du réalisateur, abandonné par ses confrères cinéastes. Même le plus critiqué, semble nous expliquer le film, ne doit jamais renoncer.
Source: Konbini

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