A partir du 1er janvier 2017, les salariés qui aident au quotidien un proche en perte d’autonomie pourront bénéficier d’un congé de proche aidant. Ce dernier apporte de nouveaux droits par rapport au congé de soutien familial qu’il remplacera.
Il était très attendu par les quelque 8,3 millions de personnes qui accompagnent un proche handicapé ou en perte d’autonomie. Le congé de proche aidant entrera en vigueur le 1er janvier 2017, le décret d’application vient d’être publié au Journal officiel.
Un congé accessible aux aidants sans lien de parenté
C’est l’une des principales avancées par rapport à l’actuel congé de soutien familial : les aidants sans lien de parenté avec la personne qu’ils accompagnent au quotidien et les aidants de personnes accueillies en établissement pourront désormais bénéficier de ce type de congé.
L’ancienneté dans l’entreprise nécessaire pour prétendre à ce congé a été réduite à une année, contre deux actuellement.
Un congé plus souple à utiliser que l’actuel congé de soutien familial
Outre des conditions d’accès élargies, le congé de proche aidant assouplit les modalités d’utilisation du congé existant :
- il peut être fractionné, la durée minimale de chaque période de congé pouvant être d’une journée ;
- il peut aussi être transformé en période d’activité à temps partiel. La personne n’est donc plus contrainte à cesser totalement son activité.
Un congé renouvelable une fois
D’une durée de trois mois, ce congé sans solde peut être renouvelé une fois.
Les délais de demande et de renouvellement du congé ont été raccourcis : le salarié dispose d’un mois, au lieu de deux actuellement, pour avertir son employeur de sa demande de congé. En cas de renouvellement, il doit avertir son employeur au moins quinze jours (et non plus un mois) avant le terme initialement prévu.
Vers une meilleure reconnaissance du statut d’aidant
« Bien accompagner les malades et les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie, c’est aussi s’occuper de l’état physique et psychologique de leurs aidants. C’est une priorité absolue. Ce congé favorise une conciliation souple des temps d’aide et des temps de travail, au bénéfice des proches », a déclaré Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé.
Si la création de ce nouveau congé va effectivement dans le sens d’une meilleure reconnaissance collective du statut d’aidant, il reste encore beaucoup à faire. L’association France Alzheimer appelait, le 21 septembre dernier à l’occasion de la journée de lutte contre cette maladie, à faire évoluer les mentalités et à favoriser un changement de regard sur les aidants en activité professionnelle : beaucoup d’entre eux taisent encore l’accompagnement d’un proche malade par « peur d’être déconsidérées par leur hiérarchie et incompris par leurs collègues », déplorait-elle alors.
source: http://www.santemagazine.fr/actualite-conge-de-proche-aidant-comment-ca-marche-76338.html