Hausses de rémunération, accès difficile aux soins, avantages fiscaux, frais accessoires… Les médecins sont souvent montrés du doigt pour expliquer les tares du système de santé. Or, le méritent-ils ? Le second débat du Devoir cet automne a cherché à répondre à cette épineuse question.

Pour y répondre, on avait convié trois médecins : la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Diane Francoeur, la jeune Dre Dominique Hotte du Regroupement des omnipraticiens pour une médecine engagée et le médecin-député Amir Khadir. Me Jean-Pierre Ménard, avocat spécialisé en droit de la santé, complétait le panel.

D’entrée de jeu, ce dernier a lancé qu’« au Québec, on n’a jamais eu autant de médecins aussi bien payés et aussi peu accessibles ». Et d’ajouter qu’il avait fallu faire des compressions partout ailleurs dans le système pour payer les hausses de rémunération des médecins.

Lourde tâche

Invitée à justifier ces hausses, Mme Francoeur a fait valoir que les médecins n’avaient pas de fonds de pension, devaient faire rouler leurs bureaux, payer du personnel, etc. « On m’invite juste pour parler d’argent, a-t-elle déploré. Ça me ferait plaisir de vous dire tout ce qu’on fait. »

Tout en disant la préférer à son prédécesseur Gaétan Barrette, Amir Khadir a fait valoir que les associations comme la FSMQ « prenaient trop de place » et que les médecins ne s’étaient pas assez battus pour défendre le système public.

À ses yeux, un ajustement du salaire ne permettrait pas de régler « l’ensemble des problèmes » du système, mais il fallait notamment s’attaquer à la privatisation en douce du réseau public. Il a notamment déploré le transfert de ressources des CLSC vers les groupes de médecine familiale.

Invités à dire si les médecins étaient « tombés de leur piédestal », tous semblaient d’accord pour dire que les relations entre les médecins et les patients étaient excellentes et que les problèmes étaient plutôt « systémiques ».

« Le système de santé ressemble à l’île de Montréal avec ses cônes orange », a fait valoir la Dre Dominique Hotte.

S’il est une chose sur laquelle tous s’entendaient, c’est sur l’inefficacité du système et sur les torts du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. À un certain moment, Mme Francoeur a insisté pour qu’on cesse de l’associer à son prédécesseur à la FSMQ et aux autres médecins du gouvernement. « Est-ce qu’on peut lâcher les Barrette, Couillard et Bolduc ? » a-t-elle demandé.

Me Ménard a quant à lui reproché au ministre Barrette de résister à l’accès à certaines informations sur les coûts des soins. « On devrait permettre au patient de savoir combien son médecin a facturé », a-t-il souligné en déplorant que la Régie de l’assurance-maladie n’offre pas un tel service.

Le Devoir de débattre a été présenté au Musée de l’Amérique francophone à Québec et sera diffusé en janvier à Canal Savoir. Il s’agissait du second débat depuis l’automne, le premier ayant été consacré à la course à la direction du Parti québécois.

Source: http://www.ledevoir.com/

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