EXCLUSIF. Altice Média Publicité signe un partenariat avec Quantum pour utiliser sa technologie programmatique. Mais que fait cette société, filiale de HiMedia, attachée à la transformation des formats et techniques publicitaires en ligne ? Challenges a rencontré son nouveau PDG Mickaël Ferreira.
Après le rachat de Teads, Altice continue de développer ses activités en publicité. Altice Media Publicité annonce aujourd’hui la signature d’un partenariat avec Quantum Advertising pour utiliser la technologie de publicité » native » et programmatique. Le groupe de médias qui touche chaque mois 18,7 millions de Français tous écrans confondus pourra ainsi renforcer sa place de marché programmatique – soit d’attribution des publicités grâce à un algorithme qui se base sur les profils des internautes – et créer des emplacements publicitaires intégrés aux sites web, aux pages et à leur identité graphique. Pour Quantum, c’est un contrat de poids.
Car c’est encore une jeune société de 40 personnes, filiale de HiMedia Group, montée en 2014 seulement par Mickaël Ferreira et Philippe Besnard. C’est la première société française à avoir combiné pub « native » et programmatique. « Beaucoup d’entreprises l’affirment en surface, mais quand on regarde sous le capot, peu ont un réel système de distribution des publicités automatique et en temps réel », confie avec assurance Mickaël Ferreira, PDG de la société depuis le départ de son partenaire en novembre dernier. Son business se rapproche donc plutôt de celui de la licorne AppNexus aux Etats-Unis, l’adaptation aux formats et aux devices en prime. Le PDG est persuadé que les bannières et interstitiels encore utilisés sont désormais condamnés. « Cette solution nous a paru idéale car nous voulons répondre à la fois aux objectifs de mise en valeur des marques, de maintien du trafic et de conversion du clic en achat ».
600 annonceurs séduits
Quantum cherche à répondre aux inquiétudes des annonceurs. Les pubs ne sont pas assez vues ? La société ne facture aucun placement si la pub n’a pas été regardée. « On tient mieux cette promesse que Teads », lance Ferreira, un brin provocateur en évoquant la pépite récemment rachetée par Altice. Google est critiqué pour passer ses pubs dans des vidéos contenant des messages haineux et extrémistes ? Pour sécuriser les marques, Quantum ne diffuse ses publicités que sur des sites reconnus et réalise une analyse sémantique du contenu des articles. Par exemple HSBC, ne verra pas ses annonces s’afficher dans le corps d’articles sur l’évasion fiscale. Et tant pis si ses tarifs – Quantum se rémunère à la commission – sont un peu plus élevés que ceux des concurrents en conséquence. Mickaël Ferreira assume, c’est pour lui nécessaire à la qualité. D’autant que les éditeurs peuvent décider du prix des pubs et utiliser la plateforme de programmatique eux-mêmes. Les développeurs utiles pour améliorer le produit en continu coûtent trop cher ? Quinze développeurs œuvrent depuis la Roumanie, plusieurs sont formés dans un programme monté par la société elle-même.
Cette solution mixte commence à faire ses preuves. « Nous ne sommes pas une régie, soit une coquille vide avec une force commerciale performante. Nous sommes une entreprise technologique qui a donc un gros potentiel d’évolution », affirme Ferreira. Quantum Advertising est déjà installé en Belgique, Italie, Espagne, Pays-Bas et des pays du Moyen-Orient et d’Amérique Latine, soit les marchés que ses récents concurrents américains n’ont pas eu le temps de draguer.
La société a séduit 600 annonceurs dans le monde et de belles marques comme Jaguar, Samsung, Sarenza, Orange et Bouygues Telecom. Elle travaille avec 1 200 éditeurs dont la moitié en France (Prisma presse, LeFigaro.fr, etc). Altice est le dernier grand groupe de média national avec qui rien n’était engagé. Au total, Quantum délivre 1,5 million d’impressions visibles par mois. Impossible de connaître ses résultats annuels puisque sa maison mère HiMedia est cotée en bourse. Mais cette dernière a enregistré de bons résultats en 2016 avec 1,1 million d’euros d’Ebitda positif…tiré notamment par ses nouvelles activités en croissance. Quantum Advertising y serait-elle pour quelque chose ?