Iris Capital et Breega Capital ont bouclé d’importantes levées de fonds.
Bien sûr, il y a l’engagement d’Emmanuel Macron de créer un fonds de 10 milliards d’euros pour l’innovation. Mais, au-delà des promesses présidentielles, l’argent commence a couler à flots pour les start-up de la French Tech. L’an dernier, 874 millions d’euros ont été investis dans 634 startup, selon l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic) et la tendance s’accélère.
Après quelques années de mutisme, Iris Capital vient d’annoncer le lancement du fonds IrisNext, doté a minima de 250 millions d’euros. Pour ce faire, cinq ans après avoir levé son premier fonds stratégique multicorporate (300 millions d’euros) auprès d’Orange et de Publicis, il a aussi séduit deux autres acteurs de la «vieille économie», l’équipementier automobile Valeo et la Bred-Banque populaire (BPCE). Pour sa part, Breega Capital doit dévoiler, le 29 juin, un tour de table de 100 millions d’euros. Quelque 40 souscripteurs – banques et assurances – ont investi dans ce fonds consacré à la fintech et tous les services liés au secteur bancaire.
Ambitions internationales
Il arrive opportunément dans un secteur en pleine ébullition: «Ce n’est pas facile pour les banques de sourcer l’innovation, et elles craignent de se faire “disrupter” par des startup», résume François Paulus, cofondateur de Breega Capital. Il vise six investissements par an, «de 3 à 5 millions d’euros en premier tour, et jusque 10 millions». Un grand pas en avant pour ce fonds, créé en 2013 par trois entrepreneurs de l’Internet, avec une première levée de 50 millions d’euros en 2015. Il a déjà investi dans 25 start-up.
Forts de ces nouvelles ressources, tous deux nourrissent des ambitions internationales. Ainsi, IrisNext vise les Etats-Unis et Israël, au-delà de ses marchés historiques, la France et l’Allemagne, grâce à ses bureaux basés à San Francisco, Tokyo, Tel Aviv et Dubai. Et Breega Capital, l’Allemagne et le Royaume-Uni avec ce nouveau fonds. «Il y a une maturité plus grande du marché européen, et les tours de table sont plus importants. Mais peu d’acteurs peuvent apporter plus de 200.000 euros», regrette Antoine Garrigues, managing partner d’Iris Capital. Cela reste l’apanage des fonds anglo-saxons, tels Index Ventures et Atomico.