Un sommet informel des ministres de l’intérieur de tous les Etats membres de l’Union européenne a eu lieu le 7 juillet à Tallinn, en Estonie. Le premier numéro à l’ordre du jour était les migrants.

L’Italie a demandé que d’autres États membres fournissent une aide pour faire face à la situation dans le sens de l’accord de 2015 visant à redistribuer les migrants dans toute l’UE.

La proposition italienne a également cherché à « régionaliser » le sauvetage des migrants, ce qui impliquerait dans la pratique d’ouvrir tous les ports de la côte sud de l’Europe aux bateaux qui sauvent des migrants en Méditerranée.

Sans cette aide, le ministre italien de l’Intérieur Marco Minniti a déclaré que l’Italie serait obligée de fermer ses ports, car elle ne pouvait plus supporter tout le fardeau.

L’Italie a toutefois reçu une réponse négative et il est peu probable qu’elle obtienne la coopération d’autres États membres. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré qu’il était favorable au problème de l’Italie, mais que la France ne pouvait pas prendre en charge la situation car ses ports sont déjà trop pressés.

Macron a ajouté que les soi-disant migrants économiques ne devraient pas être assimilés à des réfugiés politiques.

Mais les labels utilisés par les bureaucrates européens tels que les «migrants économiques» n’ont aucun lien avec la vie réelle des migrants et des réfugiés. Ceux qui sont forcés de quitter leur foyer en raison de la guerre ou de la pauvreté ne s’occupent pas de décider d’abord s’ils sont des réfugiés politiques ou des migrants économiques.

L’Espagne a également rejeté toute possibilité de «régionalisation» et a approuvé la position de la France, tout comme les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne; Ce dernier arguant que dans le contexte actuel, l’ouverture des ports européens signifierait une augmentation du nombre d’atterrissages, ce qu’ils veulent éviter.

Mais, les faits suggèrent que, par rapport à l’année dernière, le nombre de migrants arrivant en Europe a diminué et qu’il n’y a pas d’urgence réelle. Les positions adoptées par les dirigeants européens suggèrent qu’ils sont principalement motivés par des préoccupations électorales et économiques.

La question des migrants est l’une des plus épineuses du débat politique actuel et sera probablement décisive lors des prochaines élections générales en Europe.

En Italie, par exemple, les partis de droite, le mouvement populiste 5 étoiles et les organisations néo-fascistes gagnent constamment, grâce à leur opposition ferme aux politiques migratoires de l’UE et à la présence de migrants et de réfugiés en Italie.

Le leader du Parti démocrate, Matteo Renzi, dans une tentative de ne pas perdre des votes sur cette question, a affirmé que l’Italie ne peut pas accueillir tout le monde et qu’il souhaite restreindre l’immigration en fixant un quota sur le nombre de migrants que l’Italie acceptera.

Renzi a également déclaré que la meilleure chose que l’Italie pourrait faire était d’aider les migrants potentiels dans leur pays d’origine, plutôt que de continuer à supporter le fardeau de les recevoir. Au lieu de s’opposer aux slogans de droite, Renzi les a simplement imités.

L’Autriche n’est pas mieux. Le chancelier Christian Kern a soulevé la possibilité de militariser la frontière du pays avec l’Italie pour empêcher les migrants d’entrer en Autriche. C’est en dépit d’un flux de migrants presque inexistant à travers cette frontière.

La déclaration de Kern n’était rien de plus qu’une propagande peu coûteuse dans un contexte où il y aura des élections en Autriche en octobre.

La chancelière allemande Angela Merkel a proposé un plan d’investissement pour stimuler l’économie de l’Afrique et lutter contre les causes profondes de l’immigration.

Tout en s’inspirant d’une proposition positive, le plan consiste en réalité à étendre le contrôle de l’Europe sur les économies africaines.

Les fonds alloués par le «Plan Merkel» ouvrent la voie à de nouvelles privatisations, avec des entreprises transnationales bénéficiant.

En d’autres termes, le «Plan Merkel» est une forme de néo-colonialisme à part entière, qui ne servira à rien aux populations locales, mais servira les intérêts des riches capitalistes occidentaux. Inutile de dire que Macron est d’accord avec le plan, car cela permettra à la France de renforcer son contrôle sur les ressources minérales en Afrique centrale.

Pendant des siècles, l’Afrique a été pillée par des colonisateurs européens. L’exploitation criminelle des ressources africaines par les entreprises européennes se poursuit aujourd’hui.

Considérez le commerce des armes: les gouvernements européens ont soutenu financièrement les régimes corrompus en Afrique et vendus des armes pour lutter contre les guerres qui auraient pu être évités si l’Europe retirait leur soutien financier.

Ensuite, il y a les catastrophes environnementales créées par le forage pétrolier, tandis que les bénéfices de l’industrie se retrouvent entre les mains des entreprises européennes.

Ce renouveau du colonialisme européen doit être condamné. Il est inacceptable que les institutions occidentales continuent d’exploiter l’Afrique, de générer la pauvreté, les guerres et la corruption et de priver les gens de leur dignité et de leurs droits de l’homme.

 

La Source: http://bit.ly/2tSQnYr

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