Des échantillons d’eau potable prélevés au robinet dans 14 pays ont révélé la présence presque systématique de microparticules de plastique dont les effets sur la santé sont encore mal connus, a révélé mercredi une étude américaine.
Pour leurs travaux, les chercheurs de l’Université du Minnesota et de l’Université de l’État de New York ont collecté 159 échantillons au début de l’année 2017 dans différents pays (Ouganda, Inde, Indonésie, Beyrouth, Équateur, États-Unis, etc.) et en Europe.
L’analyse par un laboratoire de l’Université du Minnesota a démontré que « 83 % des échantillons contenaient des particules de plastique », affirment les chercheurs dans un rapport intitulé Invisible : le plastique à l’intérieur de nous.
Le nombre de microplastiques trouvés par litre allait de 0 à 57, avec une moyenne de plus de quatre par litre, et leur taille variait de 0,1 à 5 millimètres.
En considérant qu’une personne boit 2 à 3 litres d’eau par jour, elle pourrait ainsi ingérer 3000 à 4000 microparticules chaque année, ont estimé les chercheurs.
« La densité la plus élevée de plastique a été trouvée en Amérique du Nord et les plus basses dans les pays européens », écrivent-ils.
Les effets de la présence de ces microparticules sont encore à déterminer, mais les auteurs de l’étude soulignent que de précédents travaux ont montré qu’elles pouvaient diffuser des substances chimiques et des bactéries.
« Ces particules de plastique [présentes dans l’eau potable] viennent s’ajouter aux plastiques potentiellement consommés dans d’autres produits comme le sel de mer, la bière ou les produits de la mer », font également remarquer les auteurs, en appelant à approfondir les recherches sur les effets de ce type d’ingestion sur la santé humaine.