Les analystes estiment que la commercialisation tardive de l’iPhone X pourrait affecter les ventes du trimestre octobre-décembre, le premier de l’exercice fiscal d’Apple, en décalant notamment les commandes sur le trimestre suivant.
Les investisseurs et analystes redoutent mercredi 13 septembre que le calendrier de livraison tardif de l’iPhone X d’Apple, un appareil bourré d’innovations mais disponible seulement en novembre, n’affecte les ventes du groupe pendant le trimestre crucial des fêtes de fin d’année. A Wall Street, le titre recule de 1,47% à 158,45 dollars vers 14h55 GMT, plus forte baisse du Dow Jones lui-même pratiquement stable.
L’action Apple bénéficie cependant toujours de recommandations favorables, 29 des 38 analystes qui suivent la valeur étant à « acheter » ou plus et neuf à « conserver », avec un objectif de cours médian à 180 dollars.
L’iPhone X, présenté mardi à l’occasion du dixième anniversaire du combiné vedette du groupe à la pomme, ne sera livré qu’à partir du 3 novembre, contre le 22 septembre pour l’iPhone 8dévoilé au même moment.
Les analystes estiment que la commercialisation tardive de l’iPhone X pourrait affecter les ventes du trimestre octobre-décembre, le premier de l’exercice fiscal d’Apple, en décalant notamment les commandes sur le trimestre suivant. L’iPhone X sera proposé à partir de 999 dollars, l’équivalent de 836 euros, pour la version dotée de 64 Go de mémoire.
« Nous estimons que la livraison retardée du produit et les prix élevés seront des éléments négatifs pour le groupe », écrivent les analystes de Mizuho Securities.
Le nouvel iPhone est équipé d’une technologie de reconnaissance faciale, de matériaux en verre, d’un grand écran de 5,8 pouces occupant toute la surface avant du téléphone, d’un système de recharge sans fil et de nombreuses innovations de nature à stimuler ses ventes mais les analystes s’inquiètent du calendrier de livraison.
« Avec un mois de ventes en moins pour l’iPhone X, nous avons réduit nos estimations de ventes d’iPhone sur le trimestre à fin décembre de 84 millions à 79 millions d’unités », écrivent les analystes de Canaccord Genuity dans une note.
Attendre la sortie de l’iPhone X
Les analystes estiment également que les utilisateurs pourraient être tentés d’attendre la sortie de l’iPhone X car l’iPhone 8 et 8 Plus ne diffèrent pas énormément des modèles précédents à l’exception de leur dos en verre, de la recharge sans fil, d’une meilleure caméra et d’un processeur plus rapide.
« Aucune des fonctionnalités de la version 8 n’est de nature à doper la demande », écrivent les analystes de Mizuho, ajoutant que certains utilisateurs pourraient même attendre le lancement probable de versions « S » dans un an pour bénéficier de nouvelles améliorations sans hausse de prix.
Apple lance généralement ses nouveaux iPhone en septembre, ce qui permet de stimuler les ventes du trimestre de fin d’année.
En 2015, le lancement de l’iPhone 6, le premier à être équipé d’un grand écran, avait fait bondir les ventes du groupe.
Si la commercialisation tardive de l’iPhone X pourrait affecter les ventes à court terme, les analystes estiment cependant que les fans de la marque, très loyaux, sauront se montrer patients et que cela dopera les ventes du reste de l’exercice fiscal 2018.
UBS s’attend ainsi à ce que 246 millions d’iPhone soient écoulés au cours de l’exercice clos en septembre 2018, soit une hausse de 15%.
Apple, qui tente de relancer ses ventes en Asie, pourrait néanmoins enregistrer de nouvelles déconvenues en Chine en raison du prix de ses appareils. Les iPhone 8 et 8 Plus seront vendus à partir de 699 dollars et l’iPhone X dépasse nettement la barre de 1.000 dollars dans sa version haut de gamme.
Cette inflation tarifaire pourrait être absorbée aux Etats-Unis par les subventions accordées par les opérateurs télécoms en échange bien souvent d’un abonnement avec engagement sur 24 mois, ce qui n’est pas le cas en Chine et en Inde.
IHS Markit s’attend toutefois à ce que les ventes d’Apple restent solides.
« Il s’en écoulera encore d’énormes volumes, car Apple a démontré par le passé sa capacité à convaincre les consommateurs à dépenser une part plus grande de leur revenu disponible pour l’achat d’un smartphone », écrit IHS Markit.
(Avec Reuters)