Les représentants des pêcheurs de l’UE ont exprimé leur déception que l’augmentation recommandée pour le quota de thon rouge de l’Atlantique ne soit pas plus élevée au cours des trois prochaines années.
Cette semaine, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) a approuvé une augmentation progressive du total autorisé des captures (TAC) de thon rouge, soit 28 200 tonnes en 2018, 32 240 tonnes en 2019 et 36 000 tonnes en 2020.
Cependant, les organisations membres représentées par Europêche ont unanimement qualifié ces résultats de décevants. En particulier, en ce qui concerne le TAC pour 2018, l’ensemble du secteur devrait atteindre 32 000 tonnes compte tenu des données scientifiques positives sur les stocks de thon rouge.
De même, Europêche estime que l’UE n’a pas été en mesure de parvenir à un accord équilibré puisque, outre qu’elle n’a pas atteint l’augmentation de TAC souhaitée, la CICTA a modifié le système d’allocation des quotas entre les parties contractantes au détriment des opérateurs européens.
Selon Javier Garat, président d’Europêche: « Ce changement dans le système de distribution signifie que le reste des pays recevront plus de quotas au détriment des quotas des Européens. La Commission européenne n’a pas été capable de défendre de manière adéquate les intérêts de l’UE et de ses pêcheurs, démontrant que leur stratégie était erronée. »
Selon Europêche, bien que les pays de l’UE disposeront d’un quota d’environ 15 850 tonnes en 2018, leurs captures diminueront de 2,4 points de pourcentage. Il est prévisible que la réduction sera encore plus marquée en 2019 et 2020, soit une baisse de 5,2 et 6,3% respectivement, en faveur de pays tiers tels que l’Algérie, la Turquie, la Tunisie, l’Égypte ou l’Albanie.
Enfin, le secteur dit ne pas comprendre pourquoi, à la lumière des données présentées par le comité scientifique, l’ICCAT a décidé de ne pas remplacer le plan de reconstitution existant par un plan de gestion du thon rouge de l’Est. Cependant, il y a un engagement à le faire d’ici 2019.
Garat a déclaré: «Il y a dix ans, les groupes environnementaux avertissaient que le thon rouge de l’Atlantique était menacé d’extinction à moins qu’une interdiction totale de la pêche commerciale ne soit mise en place. Cela était loin d’être vrai car il s’agissait d’un problème d’effort de pêche excessif. En fait, aujourd’hui, seulement 10 ans plus tard, grâce aux efforts conjoints des pêcheurs, des scientifiques et des gouvernements, on estime que l’abondance du stock est au moins deux fois plus importante qu’en 1950, ce qui était déjà considéré comme un record historique. Dans ce contexte, il y avait encore de la place pour un TAC plus élevé. Nos pêcheurs ont dû faire face à de lourdes compressions ces dernières années dans leurs quotas, ce qui a permis une reconstitution réussie du stock; encore une fois leurs efforts ne sont pas dûment récompensés par la communauté internationale. »
La Source: http://bit.ly/2AayN7B