C’est officiel, les 18 segments qui composent le miroir principal du très attendu télescope spatial James-Webb, conçu façon origami afin de pouvoir voyager plié dans une fusée, sont désormais parfaitement alignés. Ainsi recueillent-ils maintenant la lumière en provenance des objets cosmiques à l’unisson, comme s’ils ne faisaient qu’un seul et même miroir de 6,5 m, presque trois fois plus grand que celui de Hubble !
Pour preuve, la Nasa a publié hier un saisissant cliché de l’étoile 2MASS J17554042 + 6551277 ayant servi de cible. Cette image, qui possède la plus haute résolution jamais obtenue dans l’infrarouge depuis l’espace, montre non seulement que le télescope ne louche plus mais aussi qu’outre l’astre visé celui-ci voit également d’autres étoiles et de nombreuses galaxies en arrière-plan.
Verdict des équipes : tout fonctionne comme prévu, voire mieux ! « Les performances dépassent les spécifications. Nous sommes ravis de ce que cela signifie pour la science. Nous savons maintenant que nous avons construit le bon télescope », a déclaré Ritva Keski-Kuha, responsable adjointe de la partie optique du télescope James-Webb à la Nasa.
Trois instruments à refroidir
Pour autant, le télescope révolutionnaire n’est pas encore pleinement opérationnel. Loin de là. En effet, si l’imageur principal de James-Webb, la caméra proche infrarouge NIRCam qui a pris ce cliché, est désormais entièrement aligné sur les miroirs du télescope, ce n’est pas le cas de ses trois autres instruments scientifiques : le spectromètre proche infrarouge NIRSpec, la caméra grand champ, spectromètre et coronographe MIRI opérant dans l’infrarouge moyen et le spectro-imageur proche infrarouge NIRISS embarquant le système de pointage FGS du télescope.
Il faut dire que certains de ces dispositifs ont tout juste atteint la température nécessaire à leur mise en marche. Ces instruments nécessitent d’être refroidis pour fonctionner, une opération qui prend du temps.