Depuis dix jours, nous sommes confrontés en tant que société civile libanaise avec le ministère libanais de l’Environnement durant la conférence portant sur les solutions économiques et sociales pour la gestion du développement durable de l’environnement à Tunis, dans un débat sur l’option des incinérateurs, qui s’est terminé avec le support de 76% des participants au forum qui ont voté contre le choix des incinérateurs… Et le 27 Avril, à Beyrouth, une conférence scientifique a été organisée portant sur la stratégie des déchets solides, en présence des experts étrangers sous l’égide du ministère de l’Environnement, et avec la présence du ministère d’Etat pour le développement administratif et le Conseil de Développement et de la Reconstruction. La grande surprise était que le consensus de tous les avis scientifiques a été conforme au pyramide de gestion des déchets approuvé universellement par rapport à l’exclusion de l’option des incinérateurs et des dépotoirs, en donnant la priorité à la réduction, la réutilisation, le recyclage et le traitement thermique ou la conversion des déchets non recyclables en énergie. A noter que l’Europe abandonne la technique des incinérations en se dirigeant de plus en plus vers la production du carburant alternatif. De même, la présence de l’Association des industriels libanais, présidée par Dr Fadi Gemayel – qui est le président du conseil d’administration d’usine pour le recyclage du papier et la fabrication du carton- était distinctive en défendant le principe du tri et du recyclage, et en refusant les incinérateurs qui gaspillent les ressources initiales sur lesquelles se basent les industries de recyclage, qui produisent 7000 offres d’emploi au Liban. Cependant, la journée a débuté avec des mots officiels qui approuvent le choix des incinérateurs par tous les côtés officiels, à l’exception du conseiller du ministre d’Etat pour le développement administratif. Qui triomphera donc? Est-ce que la société civile, les experts et les industriels pourront établir un groupe de pression organisé donnant un bon résultat en sauvant l’environnement de la pollution causée par les déchets, et de convaincre le parlement qui a prolongé son mandat, d’émettre une loi moderne et environnementale pour les déchets, permettant ainsi aux municipalités de collecter les déchets, de contrôler les quantités et le coût du traitement, et de promouvoir les meilleures techniques environnementales, utilisées à l’échelle mondiale, et qui conviennent à la spécificité du Liban ? Ou bien allons- nous se livrer à l’humeur des ministres, leurs priorités, leurs intérêts régionalistes, confessionnalistes ainsi que la volonté de leurs référents politiques? Carthage et Beyrouth sont deux villes phéniciennes sublimes, de ces deux endroits va jaillir la révolution verte pour une planète gouvernée par le peuple et son élite, en rendant « le printemps » à la mer Méditerranée qui s’assoiffe à la paix, à la sécurité et à l’hygiène.