Le vaisseau cargo inhabité Progress qui devait ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) et dont les opérateurs russes ont perdu le contrôle, a entamé mercredi sa chute sur Terre, un nouvel échec pour le secteur spatial russe. Le Progress M-27M, supposé s’arrimer mardi à l’ISS, ne répond plus aux ingénieurs russes et a commencé à avoir des « réactions totalement incontrôlables », a confié un responsable du complexe spatial russe ayant requis l’anonymat. « Il a commencé sa chute, il n’a nulle part ailleurs où aller », a-t-il révélé. « Il est impossible de dire quand exactement le cargo retombera sur Terre, cela dépend de beaucoup de facteurs. Mais la chute s’effectuera dans des conditions incontrôlables ».

Le lieu exact de la chute du vaisseau, le Progress M-27M, n’est pas connu, mais la grande majorité des engins spatiaux du même type se désintègrent dans l’atmosphère ou finissent dans les océans, qui occupent la majeure partie de la surface terrestre. La mine sombre, plusieurs hauts responsables de l’Agence spatiale russe, Roskosmos, ont dans la soirée donné une conférence de presse à Moscou pour confirmer la perte de contrôle du vaisseau par les opérateurs. « Il n’est pas possible de dire maintenant qui est coupable, et à quel degré », a déclaré le vice-président de Roskosmos, Alexandre Ivanov, ajoutant qu’une commission d’enquête avait été mise en place pour établir les circonstances ayant conduit à la perte du vaisseau. L’incident semble avoir eu lieu au moment de « la séparation entre le vaisseau et la fusée », a-t-il cependant dit. « Le tir et le vol de la fusée se sont déroulés normalement, mais une seconde et demie avant la séparation du vaisseau (du dernier étage de la fusée), les instruments de mesure ont cessé d’émettre », a expliqué le président de Roskosmos, Igor Komarov. – Pas de danger pour l’ISS –
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Le Progress devait ravitailler les six spationautes de l’ISS en matériel scientifique et produits de première nécessité. Si l’échec de sa mission ne met pas en danger l’équipage qui dispose encore de plusieurs mois de réserves, il marque un nouveau coup dur pour le secteur spatial russe, un domaine stratégique, déjà dans le collimateur du pouvoir pour de cuisants revers. Pour ce vaisseau cargo qui finira sa course sur Terre, 2,6 milliards de roubles, soit 458 millions d’euros, auront été dépensés. Quelques jours avant cet échec, une fusée expérimentale russe s’était écrasée juste après son décollage dans une zone inhabitée du nord de la Russie. A l’été 2013, c’était une fusée Proton avec ses trois coûteux satellites Glonass, le futur système de navigation par satellite russe, qui avait explosé au décollage. D’autres tentatives avortées de mise en orbite de satellites de communication ou la perte d’une sonde envoyée vers un satellite de Mars avaient fini par pousser la Russie à procéder à une refonte de son secteur spatial, où quelques têtes avaient sauté.
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Le vice-président Alexandre Ivanov a toutefois voulu relativiser l’impact de ce nouveau déboire sur la stratégie russe dans le domaine spatial. « Ce qui s’est passé, c’est une situation imprévue, que nous ne pouvons pas expliquer pour le moment, mais qui en aucun cas ne mettra fin aux tirs de fusées Soyouz », a-t-il martelé, rappelant que sur 1.800 tirs, le taux de réussite avait été de 97,3%. « Nous allons corriger les plans de lancement des deux Progress de cette année. L’un est prévu pour le troisième trimestre, l’autre au quatrième », a continué le responsable. La Nasa a de son côté fait savoir qu’un vaisseau de ravitaillement Dragon, de la société américaine SpaceX, allait livrer à l’ISS au plus tôt le 19 juin environ 2,2 tonnes de matériel scientifique et de provisions. Trois à quatre cargos Progress sont envoyés chaque année dans l’espace, apportant du matériel et autres fournitures nécessaires à la vie dans l’ISS. Après leur mission, ils retombent et se consument dans l’atmosphère au-dessus de l’océan Pacifique. Par Anaïs LLOBET et Olga ROTENBERG

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
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