Un roulier de la compagnie Med Bridge transportant 70 camions chargés de fruits et de chocolat destinés à l’exportation vers les pays du Golfe quittera vendredi le port de Tripoli pour se rendre dans la ville côtière de Duba, en Arabie saoudite. Selon une source à la direction du port de Tripoli, ce navire devrait faire la navette entre les deux ports aussi longtemps que durera la crise frontalière qui secoue actuellement le transport terrestre libanais. « Un prochain départ sera prévu dans huit à dix jours, lorsque le navire aura rapatrié les camions », précise-t-elle.
Initiée par la direction générale du transport terrestre et maritime et le ministère de l’Agriculture suite aux promesses gouvernementales de soutenir les exportateurs libanais pénalisés par la fermeture du poste-frontière jordano-syrien de Nassib, l’opération est financée par ces derniers. « Les exportateurs sont prêts à mettre la main à la poche dans la mesure où ces pertes seront moins importantes que celles qu’ils subiront s’ils n’arrivent pas à transporter leurs marchandises », explique à L’Orient-Le Jour le président du syndicat des camions frigorifiques au Liban, Omar el-Ali « Il faut compter entre 3 800 à 4 500 dollars par camion environ », conclut M. Ali. « L’administration du port de Tripoli ne prélève que 20 dollars par camion à l’embarquement mais les seuls droits pour passer le canal de Suez pour ce type de bateau avoisine les 250 000 dollars », précise-t-on du côté du port de Tripoli.
Plus tôt dans la journée, plusieurs camionneurs avaient décidé de bloquer la route à l’entrée de Tripoli pour manifester leur mécontentement face à l’aggravation de la crise que traverse le transport terrestre depuis la fermeture du poste-frontière de Nassib en avril.
P.H.B. L’Orient Le Jour