La marée noire de BP en 2010 dans le Golfe du Mexique a contribué à une forte augmentation de la mortalité des dauphins, a conclu mercredi  une étude fédérale, la plus étendue effectuée sur ces animaux.

Une proportion inhabituellement élevée de ces cétacés notamment les dauphins à gros nez retrouvés morts sur les côtes de Louisiane, du Mississippi et de l’Alabama entre 2010 et 2012, souffraient de pneumonie bactérienne ou de lésion des glandes surrénales qui ne pouvaient résulter que d’une exposition à des substances contenues dans les hydrocarbures, affirment les chercheurs.

Leurs travaux commandés par l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) paraissent dans la revue scientifique PLOS ONE.

Ces résultats confortent ceux de l’évaluation en 2011 de l’état de santé de populations de dauphins à gros nez de la baie de Barataria, en Louisiane, fortement polluée par la marée noire de BP, la pire dans l’histoire des Etats-Unis, à la suite de l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon.

« Les résultats de notre étude indiquent que les dauphins ont été affectés par une exposition à des substances pétrolières à la suite de la marée noire de Deepwater horizon », a souligné lors d’une conférence de presse téléphonique Stephanie Venn-Watson, une vétérinaire épidémiologiste de la National Marine Mammal Foundation, principale auteure de cette étude.

« Une exposition à ces substances provoque des maladies graves des glandes surrénales et des poumons qui ont contribué au fort accroissement de la mortalité des dauphins dans le nord du Golfe du Mexique », a-t-elle ajouté.

« Ces études illustrent le fait que la présence d’hydrocarbures est la cause la plus importante de maladies et de mortalité frappant les populations de dauphins dans le Golfe du Mexique durant cette période. Cette nouvelle étude renforce considérablement cette thèse », a quant à elle expliqué Teri Rowles, une vétérinaire qui a contribué à ces travaux.

L’insuffisance des glandes surrénales peut provoquer différentes maladies. Ces glandes produisent des hormones qui régulent le métabolisme, la tension artérielle et d’autres fonctions vitales de l’organisme.

« Des animaux ayant une insuffisance surrénale supportent moins les situations stressantes et sont ainsi plus fragiles et plus susceptibles de mourir », a expliqué la Dr Venn-Watson.

Sur l’ensemble des côtes de Louisiane, du Mississippi et d’Alabama touchées par la marée noire, un dauphin sur trois était atteint de cette lésion rare, contre seulement 7% dans un groupe de cétacés de référence non affectés par l’accident de Deepwater Horizon.

Outre cette lésion surrénale, ces scientifiques ont découvert que plus d’un dauphin sur cinq mort dans la zone affectée par la marée noire avait succombé à une pneumonie bactérienne d’une gravité inhabituelle.

« Ces dauphins avaient certaines des pires lésions pulmonaires que j’ai vues depuis treize ans que j’examine les tissus de ces cétacés morts et échoués sur les côtes des Etats-Unis », a observé la Dr Kathleen Colegrove, une vétérinaire de l’Université d’Illinois, co-auteure.

En comparaison, seulement 2% des autres dauphins non-exposés à la marée noire étaient atteints de ces lésions pulmonaires, a-t-elle dit.

Chez d’autres mammifères, une exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) par inhalation ou aspiration de produits pétroliers montre une altération des poumons et du système immunitaire qui dans les deux cas accroît la vulnérabilité de l’animal.

Des recherches sont en cours pour évaluer les changements dans la fréquence de ces lésions pulmonaires et des glandes surrénales à plus long terme pour déterminer si elles persistent.

BP a contesté les résultats de la dernière étude de la NOAA.

« Les données, y compris celles de la dernière étude de la NOAA, n’ont pas démontré que le pétrole de l’accident de Deepwater Horizon a provoqué un accroissement de la mortalité des dauphins », écrit le groupe pétrolier britannique dans un communiqué.

« En fait, de nombreuses recherches effectuées pendant plusieurs décennies ont montré que les maladies respiratoires, y compris celles citées dans cette étude, sont parmi les causes les plus fréquentes de mortalité des dauphins à gros nez », a-t-elle ajouté.

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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