Certains coraux sont déjà génétiquement adaptés à des températures plus chaudes et ces traits pourraient être disséminés à grande échelle avec une aide humaine, selon une étude qui pourrait aider à la sauvegarde des récifs coralliens menacés par le réchauffement climatique. Les scientifiques ont croisé des coraux de la Grande barrière de corail dans l’océan Pacifique au large de l’Australie où les eaux sont plus chaudes avec des coraux vivant à des latitudes plus froides à près de 500 kilomètres au sud. Ils ont constaté que les larves de corail dont les parents venaient du nord où les eaux sont environ deux degrés plus chaudes avaient jusqu’à dix fois plus de chances de survivre au stress thermique, selon cette recherche publiée dans la revue américaine Science.

Recourant à la génomique, ces chercheurs ont identifié les processus biologiques permettant à ces animaux marins de mieux tolérer la chaleur. Ils ont pu aussi montrer en analysant ces variations génétiques spécifiques que la tolérance à des températures plus élevées pouvait évoluer rapidement. «Nous avons découvert que les coraux n’ont pas à attendre de nouvelles mutations», explique Mikhail Matz, professeur adjoint de biologie à l’Université du Texas à Austin, un des principaux auteurs de cette recherche. Selon lui, «les efforts pour empêcher une extinction des récifs coralliens pourraient commencer en dispersant simplement les larves de coraux dotées de ces traits génétiques pour qu’elles se greffent sur les autres récifs coralliens qui en sont dépourvus». «Les larves se déplacent de façon naturelle à travers les océans mais les humains peuvent aussi contribuer à ces mouvements en déplaçant des coraux adultes résistants à la chaleur pour amorcer et accélérer le processus», précise-t-il. Cette découverte montre pour la première fois que le fait de croiser des coraux provenant de différentes latitudes peut aider à la survie des récifs. «Cela donne une raison d’espérer et d’être optimistes pour les récifs coralliens et la faune marine qui y prospère», juge ce biologiste. «Cette découverte contribue à notre compréhension du potentiel des coraux pour s’adapter à des océans plus chauds», ajoute Line Bay, une écologiste de l’Institut australien de science marine, une des co-auteurs de cette étude. Les espèces de coraux qui fabriquent des récifs dans le nord de l’océan Pacifique et dans la mer des Caraïbes sont similaires à celles utilisées pour cette recherche, précise-t-elle. Il s’agit de l’Acropora millepora.
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Ainsi les coraux résistants à la chaleur pourraient être utilisés en priorité en les disséminant artificiellement dans le cadre des efforts de conservation et de restauration des récifs menacés. Dans tous les océans de la planète, les récifs coralliens ont été fortement endommagés par le réchauffement des eaux résultant du changement climatique ces dernières décennies. Cette hausse de la température provoque un blanchissement des coraux, un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration et entraîne une insuffisance en apports nutritifs conduisant à leur mort. Les coraux se nourrissent d’algues microscopiques, les dinoflagellés, qui vivent en vastes colonies à leur surface. Celles-ci consomment de l’azote, du phosphore et d’autres nutriments fournis par le corail. Elles utilisent la lumière pour transformer cette nourriture en énergie. La photosynthèse libère aussi de l’énergie dans les tissus du corail, lui permettant de construire le squelette de calcium qui abrite ces algues unicellulaires. Quand le corail est soumis à un stress, comme une hausse importante de la température de l’eau, il se débarrasse des dinoflagellés et blanchit. La disparition des récifs coralliens a un impact très important sur l’écosystème marin car ils fournissent nourriture et abri à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés.   AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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