Nour Braïdy| L’Orient Le Jour | Il s’agit d’un matelas écologique et transportable, grâce auquel le baigneur peut recharger son téléphone portable, garder sa boisson au frais et protéger ses lectures de plage. «L’idée de créer ce matelas m’est venue l’année dernière alors que je préparais un projet à l’université. On nous avait demandé d’inventer quelque chose qui rendrait notre vie quotidienne plus facile, explique à L’Orient-Le Jour Antoine Sayah, étudiant en architecture à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek). L’été arrivait, j’ai donc voulu faire quelque chose qui rendrait une journée à la plage plus agréable.» Le jeune Libanais de 23 ans présente alors un prototype de ce matelas intelligent. «Le jury a adoré le projet», assure-t-il. Un an plus tard, en juin dernier, le matelas était mis en vente. Il est disponible en plusieurs couleurs gaies (rose, bleu, mauve, jaune…) et en deux versions, entièrement résistant à l’eau (vendu à 150 dollars ou 225000 LL), ou ordinaire (100 dollars ou 150000 LL). Chaque matelas est équipé, au niveau de l’oreiller, d’un petit panneau solaire qui permet de générer assez d’énergie pour charger un téléphone portable ou une tablette. Il est également doté d’une pochette isotherme pour maintenir une boisson au frais et d’une autre imperméable pour garder au sec ses effets personnels. «Beachill» est pliable et transportable et, cerise sur le gâteau, son coussin a une forme ergonomique. Car, avant son master en architecture, Antoine Sayah a fait des études en design de produit à Milan. «Grâce à cet apprentissage, j’ai pu créer un coussin confortable et sain», souligne-t-il. C’est une couturière, supervisée par le jeune homme, qui s’occupe de la fabrication et du montage de chaque matelas. «Elle peut en faire trois par jour, or rien qu’aujourd’hui j’en ai déjà vendu cinq», raconte l’étudiant enthousiaste mais conscient qu’il doit accélérer la cadence. «On m’a déjà contacté de l’étranger afin que j’exporte mes matelas alors que je n’ai fait aucune publicité!» s’exclame-t-il non sans fierté. L’idée de produire le matelas à l’étranger, où la main-d’œuvre est moins chère, a également traversé l’esprit du jeune entrepreneur. «Mais je préfère rester au Liban et avoir le soutien nécessaire, je veux que mon invention reste « Made in Lebanon »», assure-t-il. «Ce matelas est unique et n’existe nulle par ailleurs», affirme Antoine Sayah, qui précise avoir enregistré le brevet de son invention au ministère de l’Économie il y a deux semaines. Une invention que le jeune homme envisage déjà de développer: le matelas pourrait, à titre d’exemple, bientôt exister en version sac à couchage pour les campeurs.