Le Japon, sixième émetteur de gaz à effet de serre, s’est engagé à réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030, une contribution dans la lutte contre un réchauffement catastrophique du climat jugée insuffisante par les écologistes et des experts. Afin de parvenir à cet objectif, l’énergie nucléaire, très impopulaire et inutilisée depuis la catastrophe de la centrale de Fukushima en 2011, devrait fournir 20 à 22% de l’électricité, selon les engagements donnés à l’Onu par Tokyo, qui figuraient sur le site de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Les énergies renouvelables verraient leur part portée à 22-24% d’ici à l’année budgétaire 2030 (avril 2030-mars 2031), contre 11% sur l’année achevée fin mars 2014. « Nous avons décidé de réduire de 26% nos émissions de gaz à effet de serre, un objectif ambitieux qui n’est en rien inférieur à ce qui se fait au niveau international », avait déclaré le Premier ministre, Shinzo Abe. « Il est urgent d’accroître les efforts menés par la communauté internationale pour s’attaquer au changement climatique », a déclaré M.Abe, ajoutant que Tokyo était prêt à contribuer à créer « un cadre pratique et juste » comprenant tous les plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre. Le Japon est ainsi, selon les médias locaux, la 19e partie à soumettre aux Nations unies un engagement de réduction de ses émission de gaz à effet de serre avant la conférence COP21 qui doit, du 30 novembre au 11 décembre à Paris, mettre au point un pacte mondial pour le climat. Une liste de réductions d’émissions par pays viendra sous-tendre cet accord, qui doit entrer en vigueur à partir de 2020 avec pour objectif de limiter le réchauffement mondial à 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle. L’organisation écologiste Greenpeace a estimé que l’engagement nippon était « un des plus faibles parmi tous les pays industrialisés », soulignant qu’il reviendrait à une réduction de 18% des émissions en 2030 par rapport au niveau de 1990. L’objectif de l’Union européenne est de 40% entre 1990 et 2030. Le Climate Action Tracker (CAT), qui regroupe quatre centres de recherche spécialisés dans les politiques climatiques, a jugé insuffisant l’objectif de 26%, estimant que le Japon pouvait l’atteindre en ne menant quasiment aucune action nouvelle. Le réseau de centrales nucléaires, qui fournissait un quart de l’électricité du pays, a été arrêté après l’accident de Fukushima. Le Japon a donc eu davantage recours à des centrales au charbon, un des plus puissants émetteurs de gaz à effet de serre. Selon les calculs de Tokyo, les émissions totales de l’archipel ont été en 2013 de 1,4 milliard de tonnes. Le total mondial est actuellement d’environ 50 milliards de tonnes par an, auquel la Chine, les Etats-Unis et l’Europe contribuent pour moitié environ. AFP