Les objectifs de réduction des gaz à effet de serre annoncés jusqu’à présent au niveau mondial aboutiraient à un réchauffement climatique « bien supérieur à 2 degrés », limite fixée par l’ONU, selon une étude publiée à Bonn. Le monde est toujours sur la trajectoire d’une hausse de 2,9 à 3,1 degrés d’ici à 2100, affirme Climate Action Tracker (CAT), un organisme regroupant quatre centres de recherche, dans cette étude dévoilée en marge de nouvelles négociations en vue de la conférence de Paris sur le climat. Les engagements de réduction soumis par les gouvernements à l’ONU « conduisent à des émissions mondiales bien supérieures aux niveaux nécessaires pour contenir le réchauffement à 2 degrés » par rapport à l’ère préindustrielle, note-t-il. La conférence de Paris sur le climat en décembre a pour objectif de sceller un accord universel pour limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés. Selon les scientifiques, un réchauffement au-delà de cette limite aurait des conséquences irréversibles. Au 1er septembre, 56 pays, responsables d’environ 65% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique, avaient remis leurs objectifs de réduction d’émissions à l’ONU. Pour limiter la hausse des températures à 2 degrés, « les gouvernements doivent renforcer sensiblement » leurs objectifs : « ils doivent réduire collectivement les émissions mondiales de 12 à 15 gigatonnes d’équivalent CO2 supplémentaires d’ici à 2025, et de 17 à 21 GtCO2eq d’ici à 2030 », selon l’étude. Les émissions de gaz à effet de serre sont actuellement d’environ 50 gigatonnes d’équivalent CO2 par an. Si les ambitions à l’horizon 2030 étaient maintenues à leur niveau actuel, « contenir le réchauffement sous les 2 degrés pourrait devenir infaisable » et le limiter à 1,5 degré serait « hors d’atteinte », estime Bill Hare, membre d’un des centres de recherche de Climate Action Tracker, dans le communiqué. AFP