Le bruit pourrait diminuer l’espérance de vie des moineaux, selon une étude publiée dans la revue Biology Letters de la Royal Society britannique. En exposant des nichoirs aux bruits de la circulation pendant la période de reproduction, des chercheurs du Centre d’études biologiques de Chize (CNRS) ont constaté que les poussins conçus et élevés dans cet environnement bruyant avaient des télomères plus courts que ceux non exposés. Or, ces télomères, sorte de capuchons situés à l’extrémité des chromosomes pour les protéger, donnent une indication sur le vieillissement cellulaire et de nombreuses études ont déjà montré une relation entre leur longueur et la longévité. Les personnes dont les télomères sont plus grands vivent plus longtemps. « Nous n’avons suivi les poussins que jusqu’à leur envol. Il serait intéressant de les suivre plus longtemps pour définir au bout de combien temps cette réduction des télomères a un impact sur la vie des oiseaux, pour savoir si, dès la première année, ils sont moins performants (sachant qu’un moineau vit en moyenne 3 ou 4 ans) », précise Alizée Meillère, coauteur de l’étude. « Le vieillissement cellulaire a moins d’impact sur les animaux sauvages que sur les humains car d’autres facteurs, comme la sélection naturelle, les prédateurs ou le manque de nourriture, influent également sur leur espérance de vie », note toutefois la chercheuse. L’effet du bruit sur la longueur des télomères s’ajoute à d’autres effets néfastes, déjà connus, de la pollution sonore sur la faune sauvage. « Le bruit va masquer tout ce qui est communication acoustique, pourtant très importante, notamment chez les oiseaux », explique Alizée Meillère. « Dans le bruit, ils sont incapables de trouver un partenaire de bonne qualité, ils ne peuvent pas entendre leur poussins et les nourrir quand il faut ». Soit l’animal part vivre ailleurs, soit sa reproduction en pâtit. AFP